Pharmacovigilance

Vaccination anti-Covid et grossesse : l’ANSM rassure

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Publié le 28/09/2021
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

« Aucun signal n'a été identifié chez les femmes enceintes et allaitantes avec l'ensemble des vaccins contre le Covid-19 disponibles en France ». Dans son point de situation sur la surveillance des vaccins contre le Covid-19 du 24 septembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) revient sur la sécurité de la vaccination anti-Covid pendant la grossesse. Alors que cette vaccination suscite des craintes, l'ANSM rassure et appelle au contraire les femmes enceintes à se faire vacciner compte tenu du risque accru de forme grave et de complications du Covid-19 dans cette population.

Selon le dernier rapport de Pharmacovigilance dédié spécifiquement à la vaccination des femmes enceintes ou allaitantes, 284 notifications d'effets indésirables associés à la grossesse et 53 signalements en rapport avec l’allaitement ont été enregistrés dans la Base Nationale de Pharmacovigilance (BNPV) entre le 27 décembre 2020 et le 9 septembre 2021.

La plupart concernent le vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNtech qui est à ce jour, le plus administré, en France, y compris chez la femme enceinte.

Pas de lien établi entre fausses couches et vaccination

Les fausses couches spontanées (FCS) représentent la majorité des effets indésirables enregistrés dans la BNPV. Cependant, les FCS « constituent un évènement relativement fréquent en population générale (de 12 à 20 % selon les études), rappelle le rapport, et le lien avec la vaccination ne peut pas être établi d’autant que des facteurs de risques (diabète, obésité, âge maternel > 35 ans) étaient associés dans 30 % des cas ».

De plus, « les données récentes de la littérature sur d’importants effectifs n’orientent pas vers une augmentation du risque de fausse couche ». Concernant plus spécifiquement, l’impact de la vaccination en début de grossesse, « deux études récentes ne retrouvent pas de sur risque de fausse couche chez les femmes enceintes vaccinées [précocement] par ARNm par rapport à la population générale ».

Des effets indésirables « à surveiller »

S’agissant des autres effets indésirables potentiels de la vaccination chez les femmes enceintes, il n’y a pas de signal retenu à ce jour « mais certains d'entre eux tels que les effets thromboemboliques, les morts in utero, les HELLP syndromes et les cas de contractions utérines sont à surveiller ».

Concernant les risques potentiels de la vaccination lors de l’allaitement, « il n’existe pas d’étude sur le passage des vaccins dans le lait », indique l’ANSM. Cependant, « au regard de la vitesse de dégradation des ARN vaccinaux par l’organisme et des mécanismes biologiques de prise en charge des vaccins ARN, il n’est pas attendu d’effets liés aux vaccins chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée ». Dans les faits, les données françaises de pharmacovigilance comme celles de la littérature, ne font pas ressortir de signal particulier.

Vacciner quel que soit le stade de la grossesse

A contrario, « les données actuelles de la littérature internationale mettent en évidence, de manière concordante, que l’infection maternelle au SARS-CoV-2 augmenterait le risque de complications fœtales, maternelles, et néonatales. Il paraît donc important de rappeler les recommandations actuelles de vacciner toutes les femmes enceintes quel que soit le stade de grossesse », conclut le rapport.


Source : lequotidiendumedecin.fr