« Depuis lundi, nous sommes interpellés par la complaisance dont auraient fait preuve les facultés de médecine de Tours et de Limoges vis à vis d’un étudiant, poursuivi par cinq jeunes femmes pour viol et agressions sexuelles », selon l'Anemf qui a publié un communiqué mercredi 20 avril. Le syndicat d'étudiants en médecine dénonce l'inaction des deux doyens dans cette affaire. En cause, une affaire toujours en cours d'instruction, dans laquelle quatre femmes ont déposé plainte contre un étudiant en médecine pour un viol et plusieurs agressions sexuelles, et que la faculté est accusée de "protéger". L'étudiant concerné avait été placé en détention provisoire de septembre à novembre 2020, et placé sous contrôle judiciaire, mais a néanmoins été transféré dans une autre faculté, où il a effectué son stage en gynécologie. Une lettre de recommandation du doyen de la faculté de Tours aurait permis ce transfert selon les opposants.
Ce que dément le doyen de la faculté de Tours, Patrice Diot, dans un communiqué paru le 21 avril. Et d'expliquer : « Pour répondre à leur détresse, le doyen a aussitôt proposé l'aide de l'université aux étudiantes qui avaient été reçues au préalable par la commission d'écoute. L'université a également exigé de l'étudiant qu'il ne se représente plus dans les locaux de l'établissement et a mis fin à la poursuite de ses stages. »
Pour l'instant, le parquet de Tours a décidé de ne pas communiquer sur cette affaire toujours en cours d'instruction. Cependant, une source proche du dossier estime que les faits, qui ont eu lieu dans le cadre privé de soirées entre étudiants, et pas dans le cadre professionnel, ne peuvent pas entraîner « d'interdiction d'étudier » dans un service ou un autre. L'affaire étant toujours en cours d'instruction, le jeune homme reste en effet présumé innocent. C'est cette présomption d'innocence qui aurait permis à l'étudiant incriminé le transfert de son dossier dans une autre faculté, malgré une interdiction du territoire d'Indre-et-Loire, selon le doyen de la faculté de Tours.
Un collectif, qui a apposé des collages sur les murs de la fac, a dénoncé le harcèlement et les agressions sexuelles dont sont victimes des étudiantes, et accusent l'université de protéger les agresseurs.
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