Courrier des lecteurs

Choix de spécialité à l'internat : l'argent n'explique pas tout

Publié le 23/09/2022

Concernant les choix à l'issue des ECN (Lequotidiendumedecin.fr, 5 septembre : « Le choix des 2 000 premiers internes »), il semble désobligeant de laisser penser que le choix des futurs collègues est basé exclusivement sur des critères financiers. D’autres paramètres interviennent assez probablement et il ne faut pas parler à la place des autres ou faire parler les chiffres en leur faisant dire ce pour quoi ils ne sont pas prévus.

Par exemple, l’ophtalmo, la dermatologie et l’anesthésie réanimation sont aussi des spécialités qui permettent de s’installer n’importe où ; même si les pouvoirs publics - toujours enclins à décréter des contraintes du fait de l’activisme de députés/ sénateurs des zones rurales - décident d’imposer la géographie de l’installation des nouveaux médecins, ces spécialités y échapperont.

Pour les anesthésistes, la raison est évidente. Pour les autres ils feront une médecine non conventionnée d'autant plus acceptée qu'il y a un déficit chronique.

Autre exemple, la dermatologie et l’ophtalmologie ont un pourcentage de femmes élevé. Car ces spécialités sont plus aisément compatibles avec une vie de famille ou l’accompagnement d’un conjoint. On peut en penser ce que l’on veut (domination masculine, lutte féministe etc.), c’est une réalité. Les opinions sont libres et les faits sont têtus.

Un argument indirect qui montre que l’argent n’est pas tout ? La revalorisation tarifaire de la médecine générale - qui l’amène au même niveau que les spécialistes de secteur 1 et au-dessus du plafond conventionné du secteur 2 - ne s’est pas traduite par un raz de marée dans les recrutements. L’argent n’est pas tout. Même si, dans ce domaine, figé depuis longtemps, on part en France de très très loin !

 

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Dr Philippe Roberge, Hépatogastroentérologue, Paris (75)

Source : Le Quotidien du médecin