Courrier des lecteurs

Une quatrième vague inéluctable

Publié le 25/06/2021

Tous les jours, les règles sanitaires contre le Sars-CoV-2 sont bafouées. On annonce à grand renfort de communication la sortie progressive de la crise sanitaire avec, dans le même temps, le maintien des gestes barrière au moins jusqu’à fin juin et la mise en place d’un pass sanitaire dont les modalités d’application vont très loin quand on les regarde de près.

Or que constate-t-on ? Des agglutinations humaines sur les terrasses des cafés et restaurants, sans masques, sans distanciation. Sans compter des terrasses entièrement couvertes qui n’ont de terrasses que le nom… Un nombre croissant de piétons marchant groupés sans masques dans les rues et mieux encore des policiers non masqués. Et quand j'écris au préfet de mon département pour m'en plaindre, il n'en a rien à faire. Sans compter tous ceux qui mangent et fument en permanence dans la rue, ce qui équivaut à une dispense permanente de masque. Sans compter les cyclistes qui eux en sont totalement dispensés  et peuvent vous frôler en toussant.

Et on annonce que l’on pourra s’agglutiner cet été sur les plages non masqués dès juillet ! Aujourd’hui le préfet du Pas-de-Calais vient déjà d’annuler par un arrêté l’obligation du port du masque sur les plages de son département, tout en maintenant en vigueur le port du masque dans l’espace public, y compris les forêts ! Oui, tout le monde sait que c’est dans les forêts que ce méchant virus est en embuscade, prêt à nous attaquer.

Et l’exemple à ne pas suivre vient du plus haut sommet de l’Etat. Jamais le président de la République n’aurait été giflé s'il avait respecté les gestes de distanciation inscrits dans la loi sur le risque sanitaire. Le souffleteur ou, si on préfère, l’agresseur, a été sanctionné à la hauteur de son geste en comparution immédiate sans que l’on se pose la question d’une pathologie mentale ou la prise de substances pouvant atténuer ses facultés de discernement.

Toute la classe politique est unanime devant ce qui est décrit comme une tentative de régicide. Mais personne ne s’interroge sur la sanction qui pourrait être appliquée pour non-respect des règles de distanciation. En principe, ce serait une amende de 38 euros au titre du régime pénal général d’autant que le décret déconfinement comporte des formules impératives. Voire plus s'il est évoqué le délit de mise en danger de la vie d’autrui. Ce qui est possible au vu de ce que l'on nous dit sur la transmission manuportée et les vaccinés transmetteurs... Mais bon, avec la campagne électorale qui vient de démarrer, cela va être un challenge de serrages de mains sans se préoccuper des risques sanitaires. Et on aura, hélas, la rentrée que l'on mérite.

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Exergue : Jamais le président de la République n’aurait été giflé s'il avait respecté les gestes de distanciation

Dr Jean Binder, Médecin du travail Chalon-sur-Saône (71)

Source : Le Quotidien du médecin