"J’ai de l’arthrose dans mon genou docteur, je peux plus marcher…" est une plainte récurrente de nombreux patients. L’arthrose du genou mais aussi de la hanche provoque douleur et surtout limitation de la mobilité chez des personnes souvent déjà en prise à une perte d’autonomie.
Il est souvent préconisé d’effectuer de l’exercice physique. Des programmes d’entraînement physique sont régulièrement prescrits mais à quelle « posologie » sont-ils les plus efficaces ?
→ Les entraînements intensifs en termes de durée, de résis-tance ou de fréquence sont-ils plus bénéfiques qu’à des niveaux moindres ? Une méta-analyse de la Cochrane menée par une équipe de chercheurs français de l’Inserm a analysé six études randomisées incluant 656 patients dont 70 % de femmes.
Cinq études portaient sur des patients atteints de gonarthrose et une étude sur des patients atteints de gonarthrose et/ou de coxarthrose. Chaque patient pratiquait un exercice physique d’intensité différente. Une activité physique intense (définie par une durée, une fréquence ou un niveau de résistance élevée) réduit de 4 % la douleur et améliore la fonction physique de 4 % des patients par rapport à ceux ayant une activité physique moindre.
Mais ces résultats proviennent d’études hétérogènes et sont trop faibles pour être cliniquement significatifs. À cela s’ajoute un effet réduit dans le temps avec une disparition de tout bénéfice à long terme (40 semaines après la fin du programme).
→ De la même façon, l’impact sur la qualité de vie n’a pas pu être clairement établi par manque de puissance de l’étude.
Par ailleurs, 2 % d’effets néfastes étaient retrouvés après un programme d’entraînement physique trop intense en durée, en fréquence ou en résistance : 39‰ patients des programmes d’entraînement intense reportaient des symptômes indésirables 22‰ patients dans les programmes d’entraînement plus léger mais sans différence significative entre les deux groupes.Les gonalgies étaient la plainte principale.
Ces résultats renforcent ceux d’une étude effectuée en 2014 ayant retrouvé plus d’arthropathies du genou chez l’animal suite à un exercice physique intense. Trois études ont même reporté un abandon de l’exercice physique suite à des effets indésirables.
→ L’étude de la Cochrane conclut donc avec un faible taux de preuve qu’un entraînement physique intense n’apporte pas forcément de bénéfice clinique plus important qu’un entraînement physique léger.
De la même manière, les études analysées étaient trop hétérogènes et n’ont pas permis d’identifier quel aspect de l’exercice physique (durée, fréquence ou niveau de résistance) est le plus bénéfique.
→ Des études plus précises seront nécessaires pour établir l’intensité minimale des programmes d’exercice physique apportant un effet positif tout en maintenant une bonne tolérance. Ainsi, pour préserver nos cartilages et rester debout l’exercice physique est préconisé mais à dose modérée et surtout prolongée.
1- Regnaux JP, Lefevre-Colau MM et al. High-intensity vs lowinten-sity physical activity or exercise in people with hip or knee osteoar-thritis. Cochrane Database of Systematic Reviews 2015, Issue 10.
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