› La PCU est une méthode de rattrapage et n’est pas destinée à être utilisée de façon régulière. Agissant principalement en inhibant l'ovulation, elle n'est pas efficace à 100 %. Son efficacité est conditionnée par le délai d'administration, augmentant lorsque la prise a eu lieu précocement après le rapport non protégé. Elle n'a pas d'effet une fois que la nidation a débuté. Rappelons que tout médicament ou dispositif qui agit après la nidation est, par convention, considéré comme abortif et non comme contraceptif.
› Avant tout, la HAS insiste sur la nécessité d'informer les femmes et les hommes sur la contraception d'urgence, les délais d'utilisation des différentes méthodes, leur mode d'utilisation et les possibilités d'accès, à l'occasion de tout contact relatif à la contraception, la sexualité ou la délivrance de préservatifs, en dehors du contexte d'urgence (2).
› La prescription et la délivrance à l'avance de la pilule de contraception d'urgence n'est pas recommandée en routine à titre systématique. (1 ; 2). En effet, les études disponibles n’ont pas démontré l’efficacité d’une telle stratégie pour diminuer l’incidence des grossesses non prévues à l’échelle populationnelle. Les raisons pour lesquelles cette stratégie n'a pas eu les effets escomptés, alors que la PCU a prouvé son efficacité dans la prévention des grossesses non prévues et que sa fourniture à l'avance augmente bien son utilisation et raccourcit les délais d'utilisation, ne sont pas connues. Deux hypothèses ont été formulées : l'une invoque la difficulté pour certaines femmes d'évaluer leur risque de grossesse, expliquant ainsi la non utilisation d'une PCU pourtant immédiatement disponible, l'autre met en avant la possibilité que ce soient les femmes le moins à risque de grossesses qui soient les plus susceptibles d'utiliser la PCU.
› S'agissant du risque de réduction de l'utilisation de la contraception régulière ou du risque d'augmentation des IST, il est peu vraisemblable qu'ils soient majorés par la prescription à l'avance de la PCU (1).
› La HAS recommande donc d’envisager une prescription à l’avance de la pilule de contraception d’urgence seulement au cas par cas dans certaines situations. Celles-ci peuvent être très diverses : femmes ayant des difficultés d’accès à la contraception d’urgence (difficulté d’accès à une pharmacie, difficultés financières), femmes voyageant à l’étranger, femmes utilisant comme méthode contraceptive le préservatif ou d’autres méthodes moins efficaces (méthodes barrières, spermicides, méthodes naturelles).
Lors de la prescription, une information sur l'utilisation de la contraception d'urgence doit être délivrée, ainsi que sur la contraception régulière et la prévention des IST et de l'infection par le VIH.
Une telle prescription à l'échelon individuel, assortie d'une information adaptée à chaque patiente, pourrait lever certains freins à l'accès à la PCU : mauvaise perception du risque de grossesse, manque de connaissance de la contraception d'urgence et de son délai d'utilisation, perception exagérée du risque d'effets indésirables, crainte du regard social, freins financiers…
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