Situé parmi les cinq causes les plus importantes de mortalité par cancer, celui du pancréas tue plus de 300 000 personnes par an dans le monde tandis que la survie globale à 5 ans ne concerne que 4 à 5% des patients. Sa mortalité est en augmentation (8,1% en 1981 vs 9,7 % en 2009) alors qu’elle diminue pour la plupart des cancers. Aussi, l’Académie Nationale de Chirurgie vient de consacrer une session à ce tueur de l’ombre.
› La chirurgie représente le seul espoir de guérison. Elle a fait d’importants progrès qui se traduisent par la nette réduction de la mortalité post-opératoire, la diminution de la morbidité et des séquelles post-opératoires, l’élargissement des indications chirurgicales, l’amélioration de la prise en charge péri-opératoire, la codification des thérapies adjuvantes et/ou néoadjuvantes,. La chimiothérapie reste peu efficace.
› Le diagnostic est trop souvent fait à un stade évolué, où seulement 15 à 20 % des tumeurs sont résécables, au terme d’une période de latence clinique ou de symptômes insuffisamment précis. L’imagerie reste peu contributive à un stade précoce en raison de la petite taille des lésions. En revanche, certaines lésions précancéreuses sont bien identifiées et sont parfaitement décelables par l’imagerie et l’écho-endoscopie. Ce sont les tumeurs kystiques (cystadénomes mucineux, etc). Elles doivent faire l’objet d’une chirurgie préventive avant le stade de dégénérescence.
› Le véritable espoir pronostique passe par la détection précoce de lésions débutantes avant le stade de cancer invasif, en ciblant les sujets à risque élevé. Cette sous-population à haut risque qui pourrait bénéficier d’un dépistage sont les patients qui présentent des antécédents caractérisés de cancer pancréatique familial, une longue histoire de pancréatite chronique, un diabète de survenue récente, les gros fumeurs et encore les patients qui ont une prédisposition héréditaire liée à des facteurs génétiques déterminés par mutation de la lignée germinale.
› Indépendamment de toute modification des séquences de l’ADN, un ensemble de dérégulations épigénétiques spécifiques portant sur de petits nucléotides, les microARNs, est susceptible de modifier l’expression des gènes. La présence dans les fluides biologiques de ces microARNs incite à considérer ceux-ci comme de possibles marqueurs biologiques permettant de détecter la tumeur avant toute manifestation clinique. « Aussi, le concept de cellules souches cancéreuses introduit la notion d’une répartition hiérarchique des cellules tumorales et fournit une explication à la chimio-radiorésistance de certaines tumeurs, voire à aux récidives après intervalle libre prolongé. L’intérêt croissant pour des thérapies spécifiques visant à éliminer les cellules souches cancéreuses ou à modifier spécifiquement leur environnement fait l’objet de nouveaux axes de recherche », expliquent les académiciens. Il est désormais réaliste de concevoir l’impact clinique d’un traitement combiné ciblant et manipulant les microARNs spécifiques des cellules souches cancéreuses par l’emploi d’antagonistes (antagomiRs) et/ou d’agonistes (miRmimics) de ces microARNs.
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