CHAPITRE 1 : DES TABLEAUX CLINIQUES VARIÉS

Publié le 13/05/2016
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Les infections urinaires (IU) sont les infections bactériennes documentées microbiologiquement les plus fréquentes en pédiatrie avec une prédominance masculine durant les premiers mois de vie puis une large prédominance féminine ensuite (lire encadré E1).

On distingue :
- Les pyélonéphrites aiguës (PNA) ou infections urinaires fébriles. Ce dernier terme est actuellement préféré dans la littérature anglo-saxonne car la scintigraphie précoce en cas d’IU fébrile ne montre une atteinte parenchymateuse que dans la moitié des cas (3). Cependant, dans l’attente de nouvelles études, toute IU fébrile doit être considérée comme une PNA et traitée comme telle.
- Les cystites aiguës non ou peu fébriles.

Les PNA ou infections urinaires fébriles

Toute fièvre élevée de plus de 48 heures sans cause évidente chez le nourrisson doit faire évoquer une infection urinaire. D'autres symptômes peuvent être associés : troubles digestifs, altération de l'état général… Plus l'enfant est jeune, moins la symptomatologie est spécifique.

Les facteurs de risque sont : un âge inférieur à 3 mois, le sexe masculin, un antécédent de PNA ou d’uropathie, une fièvre isolée > 39° depuis plus de 48 heures (2). La précocité du diagnostic et du traitement conditionne la prévenue de cicatrices rénales (le risque rénal est possible dès le quatrième jour). Les PNA sont souvent associées à une anomalie des voies urinaires dont la plus fréquente est le reflux vésico-urétérorénal.

> C'est dans la première année de vie que l'incidence du premier épisode de l'IU est la plus élevée.

> Chez les nourrissons de moins de trois mois, la PNA est considérée comme une infection sévère.

> Chez le grand enfant, les PNA s'accompagnent le plus souvent de signes urinaires, d'une fièvre élevée (> 39 °C) et de douleurs lombaires et/ou abdominales sans signes vésicaux francs.

> L'hospitalisation est recommandée pour le nourrisson fébrile avant 3 mois et pour l'enfant de plus de 3 mois ayant des signes cliniques de gravité (fièvre mal tolérée, altération de l'état général, troubles hémodynamiques, déshydratation) ou des facteurs de risque de complications (uropathie connue, immunodépression, contexte socio-économique défavorable).

Cystites aiguës (infection clinique basse)

Elles se manifestent surtout chez les filles de plus de 3 ans par des dysuries, des brûlures mictionnelles, des pleurs en urinant, une pollakiurie, des urgenturies, des douleurs hypogastriques, des fuites urinaires ou une hématurie macroscopique. Une fièvre modérée est possible, mais sans douleurs lombaires ni syndrome inflammatoire biologique.


Source : lequotidiendumedecin.fr