CHAPITRE 1 : L’ATTAQUE DE PANIQUE

Publié le 08/04/2016
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Le diagnostic


Cliniquement le diagnostic d'attaque de panique (anciennement crise d'angoisse aiguë) doit être évoqué devant la survenue brutale, spontanée et imprévisible d'une sensation de peur intense et sans objet, s'accompagnant de symptômes variables par leur nature (physiques, psychiques et/ou comportementaux), leur nombre et leur intensité.

Signes physiques (on parle de spasmophilie lorsqu’ils dominent le tableau) :

- cardio-pulmonaires : tachycardie, palpitations, douleur thoracique, dyspnée, oppression thoracique…
- neurovégétatifs : nausées, bouffée de chaleur, sueurs, frissons, tremblements…
- digestifs : douleur abdominale, diarrhée, vomissements…
- autres : pollakiurie, vertige, troubles sensoriels (phosphènes, vision floue, hypersensibilité aux bruits)…

Signes psychiques :

- angoisse, sensation de malaise, de tension ;
- sentiment de peur : peur de perdre la raison, peur de mourir ;
- sentiment d'insécurité ;
- sentiment de dépersonnalisation ou de déréalisation (étrangeté du monde).

Signes comportementaux : agitation, fuite ou sidération stuporeuse


→ L’attaque de panique atteint rapidement son acmé (en 10 minutes environ). Sa durée est brève (15 minutes à 3 heures) et la résolution progressive avec une sensation de soulagement et une asthénie post-critique.

→ De nombreuses maladies peuvent simuler au premier abord la sémiologie d’une attaque de panique. De plus, certaines pathologies organiques sont à la fois un diagnostic différentiel et un diagnostic étiologique des attaques de panique.

De ce fait, une des difficultés pour les cliniciens est de ne pas passer à coté d’une pathologie organique évolutive devant un tableau d’attaque de panique. Il convient de rechercher systématiquement une étiologie somatique sous-jacente, d'autant qu'il s'agit d'une première attaque. Le diagnostic d’attaque de panique est alors un diagnostic d’élimination.


La prise en charge


1- Adopter une attitude bienveillante associant écoute et réassurance dans un endroit calme.

2- Eliminer une étiologie organique sous-jacente. Pour ce faire, la prise des constantes (pouls, TA, glycémie, ECG) et un examen clinique simple doivent être réalisés systématiquement. La demande d’examens complémentaires de débrouillage se fera secondairement si nécessaire et en fonction des points d’appel retrouvés.

3- Assurer un contrôle de l’hyperventilation et tenter de focaliser l’attention sur d’autres éléments que les plaintes somatiques.

4- Utiliser un anxiolytique lorsque la crise se prolonge au-delà d'une demi-heure malgré la mise en place des mesures d’apaisement ou que les symptômes sont très intenses. Les benzodiazépines per os ou exceptionnellement en intramusculaire (la voie orale est à privilégier pour ne pas rajouter un facteur de stress supplémentaire lié à l’injection) [par exemple alprazolam 0,25 ou 0,50 mg ou diazépam 5 ou 10 mg] sont efficaces.


Remarque : dans le cas particulier des attaques de panique d’origine secondaire, un traitement anxiolytique symptomatique peut être indiqué pour soulager momentanément la souffrance du patient mais le traitement curatif est celui de la cause.

Source : lequotidiendumedecin.fr