Elle a donc évolué au cours des décennies précédentes. L’incidence des UGD a régressé dans les pays développés au cours des trois dernières décennies parallèlement au recul de l’infection gastrique à H. pylori. En France, l’incidence des UGD diagnostiqués par endoscopie est actuellement de l’ordre de 90 000 par an (soit 0,2 % de la population adulte), dont environ 20 000 au stade de complications. Le taux de mortalité des complications ulcéreuses est de l’ordre de 10 % en raison du terrain fragile sur lequel surviennent les ulcères liés aux AINS.
La prédominance ancienne de l’ulcère duodénal (UD) sur l’ulcère gastrique (UG) et du sexe masculin chez les ulcéreux duodénaux a régressé. Aujourd’hui, le rapport de fréquence UD/UG et le sex-ratio sont proches de 1. L’UD est plus fréquent que l’UG avant 55 ans. Environ un tiers des UGD compliqués sont attribuables à la prise d’AINS ou d’aspirine à faible dose.
Du point de vue du diagnostic clinique, le syndrome ulcéreux typique est devenu rare et les symptômes sont le plus souvent atypiques sous forme de dyspepsie, de douleurs sans horaire, de localisations variables dans l’abdomen ou la région dorsale. Dans un grand nombre de cas, notamment dans les ulcères médicamenteux, le diagnostic est fait à l’occasion d’une complication inaugurale, hémorragie ou perforation.
L’examen physique est non contributif et le diagnostic repose sur l’endoscopie digestive haute. La gastroscopie est un examen désagréable du fait des nausées quelquefois intenses. Pour éviter une anesthésie générale lourde et coûteuse pour un examen d’une durée de 2 à 5 minutes une bonne solution est la naso-vidéo-gastroscopie qui n’entraîne pas de nausées et qui permet au malade de parler pendant l’endoscopie.
L’ulcère apparaît comme une perte de substance creusante, de forme généralement ronde ou ovalaire, à fond pseudo-membraneux (blanchâtre), à bords réguliers, légèrement surélevés et érythémateux.
L’ulcère gastrique siège le plus fréquemment dans l’antre, sur la petite courbure. Il faut réaliser des biopsies systématiques sur les berges de l’ulcère pour différencier d’un cancer ulcériforme (habituellement entre 6 et 12 biopsies selon la taille de l’ulcère).
L’ulcère duodénal siège en plein bulbe ou à la pointe du bulbe. Les biopsies des berges sont inutiles puisqu’il n’y a pas de risque néoplasique.
Quelle que soit la localisation de l’ulcère, des biopsies de l’antre et du fundus doivent être réalisées pour détecter la présence de H. pylori et évaluer le degré de gastrite. La recherche d’une infection gastrique à H. pylori s’impose devant tout UGD. Elle repose sur des tests réalisés sur des biopsies gastriques et des tests non endoscopiques. Les tests sur biopsies gastriques sont les plus pratiqués au moment du diagnostic sauf en période hémorragique.
L’examen anatomopathologique sur 5 biopsies antrales et fundiques est l’examen le plus utilisé dans la pratique courante. H. pylori a un aspect morphologique très caractéristique à l’histologie. Le test rapide à l’uréase permet d’obtenir un résultat immédiat (moins d’une heure). Il consiste à détecter une activité uréasique spécifique d’H. pylori au sein des biopsies.
Parmi les tests non endoscopiques, le test respiratoire à l’urée marquée test est surtout utilisé pour le contrôle d’éradication lorsqu’une endoscopie n’est pas nécessaire (UD).
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