E1. Évolution de la sémantique

Publié le 21/03/2014
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Les mots pour décrire et définir l’asthme ont bien changé. Si le terme de « bradypnée expiratoire à prédominance vespéro-nocturne » suffisait à résumer la maladie il n’y a pas si longtemps (3), on s’attache aujourd’hui à mieux préciser l’asthme dans toutes ses composantes. De nouvelles définitions ont vu le jour alors que d’autres sont apparues désuètes. Pour éviter une certaine confusion, rappelons quelques définitions.
 

La crise d’asthme

Elle est mieux définie aujourd’hui (de façon moins élégante) par le terme de « symptômes de brève durée » (4,5), en général facilement résolus par le patient et ne nécessitant pas de modification du traitement de fond.

Sous réserves qu’une crise peut évoluer d’un seul tenant vers un asthme avec menace vitale (asthme aigu grave) ou se répéter de façon rapprochée et constituer une véritable exacerbation.
 

L’exacerbation

On peut la définir comme « l’augmentation de la fréquence des symptômes de brève durée sans retour à la normale pendant au moins 48 h » (5). On se base aussi sur des paramètres fonctionnels (baisse du VEMS et de la DEP).

Le terme d’exacerbation s’est substitué à celui « d’attaque d’asthme ».
 

L’asthme aigu grave (AAG)

Il se caractérise par des signes objectifs de menace vitale (4). On peut aussi inclure dans la définition un DEP inférieur à 30 % de la valeur théorique. Il peut s’installer immédiatement au cours d’une crise d’emblée sévère ou dans les suites d’une exacerbation. Une prévention efficace permettrait d’éviter la grande majorité des décès par AAG.
 

L’asthme difficile

Le terme d’asthme difficile ou de traitement difficile ou difficile à contrôler s’applique à chaque fois que la situation n’est pas jugée satisfaisante malgré un traitement qui paraissait approprié (4). Cela conduit le médecin à discuter du diagnostic, apprécier l’observance thérapeutique et rechercher les comorbidités ou facteurs aggravants ou précipitants. Si un sentiment d’échec médical persiste malgré une meilleure observance et l’optimisation de la prise en charge, on parle d’asthme sévère.
 

L’asthme non contrôlé

Le contrôle de l’asthme est devenu l’objectif prioritaire de la prise en charge de l’asthme selon les recommandations thérapeutiques du GINA (6) et elles ont été largement diffusées en lieu et place de recommandations anciennes basées sur la sévérité de l’asthme. Le contrôle est jugé sur des critères cliniques et sur le DEP ou le VEMS. Le contrôle doit être prolongé dans le temps, aboutissant à la réduction du risque d’exacerbation.



Source : lequotidiendumedecin.fr