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Publié le 22/06/2018
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Les chenilles processionnaires du pin (thaumetopoea pityocampa). Elles font partie des 150 espèces de Lépidoptères capables d’entraîner des allergies (1). Elles sont recouvertes de poils urticants, chacun d’eux étant relié à une glande à venin, libéré lorsque le poil est fragilisé ou se casse, ce qui provoque une nécrose tissulaire prurigineuse. Les poils urticants sont dispersés à partir des nids des chenilles et tombent sur les promeneurs ou les travailleurs forestiers (4).

• Les symptômes sont cutanés (prurit, urticaire), oculaires (conjonctivite), ORL (rhinite) et bronchiques (crises d’asthme). Des anaphylaxies sont possibles. Un allergène majeur a été isolé dans les poils (protéine de PM 15 kDa) détectable dans l’air (11). Les mécanismes sont l’allergie immédiate IgE-dépendante, l’action irritante des poils, ou les deux à la fois.

Un cas gravissime a été rapporté chez un nourrisson placé sous un arbre pour la sieste (12) : une chenille tomba et s’introduisit dans sa bouche causant un syndrome asphyxique avec nécrose de la langue (2).

Conseils : 1) ne jamais toucher ces chenilles, 2) ne pas marcher les pieds nus, 3) ne pas pique-niquer sous un arbre infesté.

Animaux. L’été est une période propice pour le contact avec des animaux que l’on ne rencontre pas le reste de l’année : visites de parcs animaliers, cirques. Le contact peut être direct avec l’animal mais, plus souvent, c’est l’inhalation des allergènes volatils qui est en cause (chevaux, poneys) à l’origine de conjonctivite, rhinite, toux, urticaire, asthme. Les parcs sont à risque chez les jeunes enfants (attaque des yeux par les oiseaux, en particulier les jars, causes de cécité).

Hyménoptères. Les hyménoptères (> 200 000 espèces) sont nombreux : abeilles, bourdons, guêpes, frelons, taons, fourmis. Les abeilles et les guêpes provoquent des réactions allergiques IgE-dépendantes parfois graves, pouvant mettre la vie en danger. On distingue facilement les piqûres d’abeilles qui laissent leur aiguillon crénelé dans le derme de celles des guêpes qui retirent leur aiguillon lisse après la piqûre. Toute piqûre provoque une douleur très vive, puis une inflammation locale.

• Les symptômes sont plus graves en cas de piqûres multiples. Plus de 500-1 000 piqûres peuvent entraîner le décès.

• Traitement : 1) inactiver le venin en plaçant une source de chaleur (bout d’une cigarette incandescente) à 1-2 cm du point de piqûre pour produire une chaleur de 50-60 °C, 2) ne pas mettre un glaçon ce qui augmenterait la durée d’action du venin, 3) enlever le dard (abeille) à l’aide d’un Aspivenin ou d’une pince à épiler, 4) désinfection locale et application d’un dermocorticoïde, 5) consulter un allergologue dans les 15 jours qui suivent pour préciser le diagnostic (tests cutanés et dosage des IgEs). Selon les données cliniques (âge, intensité de la réaction, résultats des tests), il sera proposé soit un traitement préventif (trousse) soit une immunothérapie (réactions sévères) efficace dans 90 % des cas et plus (13).

Prévention : 1) ne pas marcher nu-pieds, 2) pas d’huiles solaires ou de parfums qui attirent les insectes ; 3) éviter le voisinage des ruches, 4) pas de gestes brusques, 5) se méfier d’une prolifération inhabituelle de guêpes ou de frelons (sous un toit).

Aoûtats. Petit acarien de couleur rouge (trombicula automnalis) également appelé rouget. Ses larves vivent à la surface du sol et contaminent l’homme et les animaux à sang chaud. Elles piquent dans les plis cutanés (coudes, genoux, aisselles) et à l'endroit des élastiques (chevilles, sous-vêtements, ceinture). Apparition de papules rouges (2-3 mm) entourées d'une auréole plus claire, suivie de démangeaisons intenses pouvant persister une semaine. Possibilité de fièvre.

Traitement : anti H1, dermocorticoïdes.

Fourmis. Les morsures de certaines fourmis autochtones entraînent un prurit local. Dans certains pays (États-Unis, Australie, Tasmanie, etc.) certaines fourmis provoquent des réactions aussi sévères que les piqûres d’abeille ou de guêpe (fourmis de feu).

Rhino-conjonctivite pseudo-pollinique. En été, Alternaria entraîne une rhinite qui ressemble à celle que provoquent les pollens en libérant des spores très allergisantes. Les principales circonstances sont : 1) promenades dans les bois humides, 2) cueillette de champignons en sous-bois, 3) séjour dans des microclimats humides (lacs).

Dermites des près. Lésions dues à une phototoxicité et une photoallergie, surtout chez les enfants, lorsque quatre conditions sont réunies : 1) peau mouillée par la sueur ou un bain (rivière, piscine), 2) contact prolongé avec l’herbe, 3) contact avec les psoralènes (substances phototoxiques de ces herbes), 4) exposition solaire.

Pollution. Les pics de pollution atmosphérique sont responsables d’exacerbations chez l’asthmatique connu, enfant ou adulte.

Prévention : 1) ne pas faire d’exercice physique en cas de pollution à l’ozone, 2) si la sortie est nécessaire et la pollution durable : augmenter le traitement de fond et/ou prendre un bêta2-mimétique d’action rapide avant l’activité en extérieur.


Source : Le Généraliste: 2840