Depuis les dernières recos du HCSP de septembre 2008, des évolutions épidémiologiques, diagnostiques, ainsi que la modification du schéma vaccinal ont justifié une réactualisation des recos sur la coqueluche (1). Revue des principaux points.
Du point de vue épidémiologique, la proportion des contaminateurs âgés de 10 à 19 ans tend à diminuer et celles des plus de 30 ans à augmenter. La proportion des contaminateurs âgés de moins de 9 ans tend à augmenter également depuis 2008.
La confirmation biologique,est nécessaire devant toute suspicion clinique de coqueluche. Elle repose en priorité sur la culture et la PCR-TR qui est la méthode de référence pour les sujets toussant depuis moins de 21 jours et pour les cas secondaires qu’ils ont contaminés si le cas index tousse depuis 21 jours ou plus.
Le traitement antibiotique reste indiqué dans les trois premières semaines d'évolution. L’utilisation des deux macrolides, azithromycine et clarithromycine, reste à privilégier. L’azithromycine est prescrite à la posologie de 20 mg/kg/jour en une seule prise journalière (sans dépasser la posologie adulte de 500 mg/jour), pendant 3 jours chez l’enfant ; 500 mg/jour en une seule prise, pendant 3 jours chez l’adulte. La clarithromycine est administrée pendant 7 jours à la dose de 15 mg/kg/j pendant 7 jours à répartir en 2 prises journalières chez l’enfant ; 500 à 1 000 mg/jour pendant 7 jours en 2 prises journalières chez l’adulte.
Ce traitement antibiotique permet de réduire rapidement la contagiosité et d'autoriser le retour en collectivité après 5 jours de traitement (ou 3 jours si le malade est traité avec l’azithromycine). En revanche, l’influence de l’antibiothérapie sur l’évolution de la maladie n’est pas démontrée.
La prise en charge du cas confirmé repose sur l’hospitalisation pour les cas âgés de moins de 3 mois et selon la tolérance clinique au-delà. À domicile, éviter tout contact avec les nourrissons non ou insuffisamment protégés (âgés de moins de 11 mois n’ayant pas reçu deux doses de vaccins ou âgés de plus de 11 mois et n’ayant pas reçu 3 doses dont une de rappel). En collectivité ou en milieu professionnel, le malade doit en être exclu pendant les 3 semaines qui suivent l’apparition de la toux ou après 5 jours d’antibiothérapie adaptée (ou 3 jours s’il est traité par azithromycine).
L’entourage doit mettre à jour sa vaccination anti-coquelucheuse. La vaccination post-exposition n’a aucune efficacité pour la prévention de la coqueluche chez une personne déjà contaminée. Cette vaccination de rattrapage a pour but de prévenir la maladie dans l’hypothèse de contamination ultérieure.
Une antibiothérapie préventive est préconisée chez les contacts proches asymptomatiques s’ils ont été non ou mal vaccinés, ou vaccinés depuis plus de 5 ans. Les contacts occasionnels à risque (nourrissons incomplètement vaccinés, grossesse, asthme, BPCO, immunodéprimés, entourage de nourrissons non encore vaccinés) et non protégés par la vaccination doivent être traités par macrolides.
› Tout médecin ayant une connaissance de cas groupés de coqueluche informe le plus rapidement possible le médecin la cellule de veille et de gestion des alertes sanitaires de l’ARS. Des modèles de fiches sont disponibles sur le site de l’InVS
1- HCSP. Conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche.
HCSP : NOUVELLES RECOS SUR LA COQUELUCHE
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