INTRODUCTION

Publié le 08/04/2016
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L’anxiété se manifeste par un ressenti subjectif d’inconfort et d’appréhension à propos d’une menace future. Elle s’exprime dans trois registres  : psychologique, comportemental et somatique. L’anxiété joue un rôle adaptatif face aux stimuli inhabituels ou menaçants de l’environnement. Il n’est cependant pas toujours aisé de distinguer le normal du pathologique car l’anxiété est aussi une émotion physiologique.

→ Elle devient pathologique lorsqu’elle est trop intense, incontrôlée ou inadaptée. Les troubles anxieux relèvent d’une origine multiple incluant des facteurs biologiques (dysrégulation des neuromédiateurs cérébraux tels que la sérotonine, la noradrénaline et l’acide gamma-aminobutyrique), génétiques (les troubles anxieux sont plus fréquents au sein des familles de personnes ayant un trouble panique), psychologiques et environnementaux (principalement le stress et les facteurs familiaux).

→ Dans la perspective psychanalytique freudienne, l’anxiété est un signal d'alarme témoignant d’un conflit entre la pulsion interne et les exigences du monde. Elle constitue le symptôme spécifique de la névrose. Actuellement, les classifications internationales (DSM-5, CIM 10) s'appuient sur un modèle biologique de l'angoisse. Cette démarche a abouti à l'abandon du terme de névrose d’angoisse pour privilégier le terme de trouble anxieux.

→ Ainsi, la classification américaine des troubles mentaux (DSM-5) définit différent types de troubles anxieux : l’anxiété de séparation, le mutisme sélectif, les phobies spécifiques, l’anxiété sociale, l’attaque de panique, le trouble panique, l’agoraphobie et le trouble d’anxiété généralisée. On notera que les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles liés à des facteurs de stress (état de stress aigu et état de stress post-traumatique) sont à présent individualisés dans des chapitres distincts.


→ Ces différents troubles ont des caractéristiques cliniques communes :

- une peur irrationnelle et excessive ;
- un sentiment d’appréhension et une tension ;
- des difficultés à l’idée d’accomplir des tâches quotidiennes.



→ Le diagnostic des troubles anxieux est clinique. Il repose sur la présence d’un ensemble de symptômes suffisamment nombreux, intenses et durables pour entraîner une souffrance cliniquement significative et une altération du fonctionnement social ou professionnel.

→ L’identification précoce d’un trouble anxieux peut être rendue délicate en raison des signes d’appels somatiques variés. Les comorbidités sont fréquentes et à rechercher systématiquement en particulier une addiction (à l’alcool et/ou aux anxiolytiques) ou un syndrome dépressif. Nous nous intéresserons dans cet article au diagnostic et à la prise en charge de l’attaque de panique, du trouble panique et du trouble anxieux généralisé.


Source : lequotidiendumedecin.fr