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LA HAS PREND LA SIMULATION AU SÉRIEUX

Publié le 13/01/2012
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Crédit photo : ©BURGER/PHANIE

La Haute Autorité de Santé vient de publier un rapport sur l’état des lieux des initiatives existantes en France sur l’utilisation de la simulation en formation médicale, tant initiale que continue (1).

La simulation en santé correspond « à l’utilisation d’un matériel, de la réalité virtuelle ou d’un patient standardisé pour reproduire des situations ou des environnements de soins, pour enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et permettre de répéter des processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels.» Qu’il s’agisse de mannequins simulateurs de patients, de jeux de rôle, de consultations simulées sur la base d’un scénario, ou de simulations informatiques (serious game), ces outils font partie de la panoplie des techniques de simulation.

C’est en Amérique du nord où la simulation est utilisée en routine dans l’enseignement initial des professionnels de santé. Cette technique y représente un argument d’attractivité des établissements de santé et elle est utilisée pour la certification ou recertification des professions de santé. En Europe, la simulation est un outil pédagogique bien implanté ; en France, elle l’est de manière très inégale et son activité émerge seulement. À ce jour, l’anesthésie réanimation, la médecine d’urgence et la périnatalité sont les disciplines où l’apprentissage par simulation est le plus souvent utilisé. Les experts du rapport ont pointé le caractère encore artisanal des matériels et des équipements, le manque d’organisation des ressources et le besoin de standardisation des pratiques. En effet, plusieurs revues de la littérature concernant ce sujet mettent en avance la nécessité de disposer de protocoles. Par exemple, les expériences pédagogiques doivent être reproductibles, standardisées et impliquer activement les participants, les objectifs pédagogiques doivent être précis et explicites pour permettre des comparaisons et un chiffrage des résultats, le simulateur utilisé doit être un outil validé d’apprentissage, etc.

Dans le cadre du DPC, la simulation devrait permettre l'actualisation des connaissances et des compétences techniques et non-techniques (communication entre professionnels, travail en équipe, ...), l'évaluation des connaissances et des pratiques en permettant un regard sur soi-même (nécessité du réalisme de la simulation et de l'enregistrement de la séance de simulation), d'aborder les situations dites « à risque » et d'améliorer sa capacité à y faire face répétant les scénarios, de reconstituer des accidents graves et leur débriefing pour permettre leur compréhension et la mise en œuvre d'actions d'amélioration de la sécurité des soins.

Qu’il s’agisse de l’apprentissage d’un geste ou d’un protocole de soins, « jamais la première fois sur le patient » devrait être un objectif éthique prioritaire de l’enseignement en médecine.

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr