De mars à juillet 2012, une étude qualitative menée auprès de 12 généralistes installés dans le Rhône et la Loire a exploré leur prise en charge d’une première demande de contraception chez l’adolescente. Parue dans la revue Exercer (1), cette étude est d’autant plus intéressante qu’elle a été conduite avant les restrictions de prescriptions imposées aux C3G et C4G.
› Le guide d’entretien était composé de sept questions. La première présentait une situation clinique simple d’une jeune fille de 17 ans sans antécédent, sans ou avec tabagisme. Les autres questions exploraient les aspects de pratiques et de connaissances sur la contraception à cet âge.
› Pour la majorité des praticiens, il était rare que ce type de demande contraceptive soit très explicite. Le plus souvent, elle était évasive et survenait en en fin de consultation. Ce qui d’emblée rendait peu réalisable la fameuse consultation dédiée préconisée par la HAS. Les MG auraient tous recueillis les antécédents familiaux (thrombo-emboliques) et personnels (notamment gynécologiques) et la question du tabagisme était systématique. La majorité ont interrogé les ados sur leur activité sexuelle, leur connaissances sur la contraception, les IST et le moyen contraceptif éventuellement envisagé. Tous les médecins ont déclaré conduire un examen clinique complet. L’examen mammaire n’était pas systématique selon qu’il s’agissait d’une patiente connue ou non. L’examen gynécologique non plus, sauf à certaines conditions (patiente sexuellement active, demande expresse ou plainte).
› En réponse à la situation clinique exposée par le guide d’entretien, tous les MG auraient prescrits une contraception, une pilule œstro-progestative (POP) quasi-exclusivement. Et si l’adolescente exprimait d’emblée la vouloir, aucun autre moyen n’était proposé. La plupart des MG proposaient une POP minidosée et remboursée. En prise continue pour minimiser les risques d’oubli. Et aucun ne prescrivait d’emblée une C3G en raison du risque thrombo-embolique. Les bilans biologiques prescrits étaient conformes aux recommandations. Le bilan de coagulation aurait été rarement demandé. Un dépistage d’IST aurait été proposé une fois sur deux (dépistage VIH surtout). Le tabagisme était soit rédhibitoire pour une prescription de POP, soit la POP était conditionnée par l’arrêt du tabac.
› Concernant les autres méthodes, l’implant sous-cutané était la seconde intention de choix. Le DIU était celle qui soulevait le plus de réserves. L’anneau vaginal était considéré par beaucoup comme inadapté aux ados, car les les jeunes filles connaissent mal leur anatomie. L’information essentielle aux yeux des MG était la régularité de la prise de la POP. La contraception d’urgence a été évoquée par plusieurs MG, mais peu l’auraient prescrite.
› En conclusion, les généralistes gèrent généralement seuls la demande de contraception de l’ado mais proposent trop rarement les alternatives aux POP. La consultation de 1re demande est apparue longue pour les MG et une rémunération spécifique pourrait y être attachée. L’instauration d’un système de tiers payant pourrait faciliter l’accès de cette population à la contraception.
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