Contraception

Mieux informer les jeunes

Publié le 25/11/2011
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Si la baisse récente du prix de certaines pilules contraceptives peut améliorer la couverture contraceptive et réduire le nombre de grossesses non désirées chez les jeunes, un effort d'information doit être fait aussi en matière de contraception, y compris auprès des garçons

Crédit photo : ©Boissonnet BSIP

« Karine, 19 ans, demande à son médecin si elle peut prendre la pilule du surlendemain dont elle a entendu parler sur Internet. Son médecin lui demande pourquoi elle veut prendre cette pilule…

 »

 

Informer sans culpabilisation

« Les jeunes occidentaux ont de moins en moins recours à la contraception, en particulier en France ». C'est la conclusion d'une étude récente de la Fédération Internationale du Planning Familial menée dans 29 pays. D'où l'urgence de délivrer activement des messages de prévention dans le cadre d'une consultation « contraception » comme ceux des risques de grossesse non désirée, d'une prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) ou des facteurs de risque associés à la prise d'œstroprogestatifs (tabac, cholestérol…). Cette information sera bien sûr délivrée sans culpabiliser ces jeunes patientes, en partant des acquis et en prenant soin de ne pas présenter la sexualité comme seulement associée à des prises de risques.

Une prescription adaptée à chaque patiente

«Pour parler de contraception, il est utile de connaître la vie sexuelle de la patiente, un rapport tous les jours ou tous les six mois ne conduit pas aux mêmes conseils et prescriptions » explique le Dr Marie-Anne Puel, généraliste enseignante et membre de la Société Médicale Balint (SMB). De même, « savoir si la jeune patiente est organisée ou étourdie, évaluer son degré de compréhension des différents moyens de contraception, permet d'adapter ses conseils de prévention » poursuit le Dr Puel.

Clarifier le désir d'enfant

Oubli de pilule, non respect du délai de mise en place d'une contraception locale, préservatif mal utilisé, le nombre de grossesses non désirées consciemment, malgré des méthodes contraceptives réputées très efficaces, témoigne bien de la force du désir d'enfant chez la femme ou dans le couple. D'où l'importance d'aider la patiente et le couple à clarifier leur position vis-à-vis du désir d'enfant et de dépasser leur ambivalence éventuelle vis-à-vis de ce désir qui risque autrement de s'exprimer par des actes manqués. Le nombre d'Interruption volontaire de grossesse (IVG) est resté stable (200 000 par an) depuis 1975, malgré une couverture contraceptive qui s'est depuis améliorée, est une des conséquences, souvent douloureusement vécue, de cette ambivalence vis-à-vis du désir d'enfant.

* Recommandations pour la pratique clinique, stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme, HAS, décembre 2004
Dr Jean-Pierre Rageau

Source : Le Généraliste: 2583