SENIORS : L'ACTIVITÉ PHYSIQUE CONTRE LA CHUTE

Publié le 15/02/2019
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Crédit photo : SPL/PHANIE

Une nouvelle revue Cochrane démontre de façon convaincante que certains programmes d’exercices physiques évitent les chutes chez les personnes âgées de plus de 60 ans.

Ce travail, réalisé par une équipe de chercheurs des universités de Sydney (Australie) et d’Oxford (Angleterre), résume les résultats de 108 essais contrôlés randomisés, menés sur 23 407 participants dans 25 pays. Leur âge moyen était de 76 ans et les trois quarts étaient des femmes. Quatre-vingt-un essais comparaient l’activité physique (tous types d’exercices) à une intervention de contrôle (pas d’activité physique, ou des exercices doux a minima, non conçus pour réduire les chutes) chez des personnes âgées indépendantes, vivant à leur domicile, dans des villages-retraite ou dans des logements protégés.

→ Les auteurs de la revue ont constaté d’une part que l’activité physique réduisait d’un quart environ (23 %) le nombre de chutes dans le temps. Cela signifie que si 850 chutes se produisent parmi 1 000 personnes âgées qui ne font pas d’exercices de prévention des chutes chaque année, il y en aurait 195 de moins parmi les personnes qui les pratiquent. Les chercheurs ont également observé que les exercices réduisaient d’un sixième environ (15 %) le nombre de personnes qui font une ou plusieurs chutes. Si 480 personnes sur 1 000 font une ou plusieurs chutes sur un an, elles seraient 72 de moins si elles participaient à des programmes.

→ La revue a montré que les programmes d’exercices en groupe ou à la maison réalisés par un professionnel de la santé (par exemple un kinésithérapeute) ou par un entraîneur qualifié étaient efficaces.

→ Les auteurs ont constaté que l’activité physique consistait principalement en des exercices d’entraînement de l’équilibre et des exercices fonctionnels, qui réduisaient les chutes par rapport à un groupe témoin inactif. Les programmes comportant plusieurs types d’exercices (le plus souvent d’équilibre, fonctionnels et de résistance) ont probablement réduit les chutes, et le tai‐chi a peut‐être eu le même effet. Il n’existait pas suffisamment de données probantes pour déterminer les effets des programmes d’exercices de résistance, de danse ou de marche. De même, les exercices de souplesse ou d’endurance n’ont pas montré de bons niveaux de preuves.

→ Les effets secondaires de l’activité physique au cours des essais étaient peu rapportés. Il s’agissait généralement de problèmes sans gravité (douleurs musculaires ou articulaires), bien qu’un cas de fracture de fatigue du bassin ait été rapporté.

→ Sur les autres critères d’évaluation, les auteurs ont noté un nombre de données probantes moindre. L’activité physique peut réduire le nombre de fractures de plus d’un quart (27 %) par rapport au groupe témoin, mais d’autres études sont nécessaires pour le confirmer. L’activité physique peut également réduire le risque de chute nécessitant des soins médicaux, sans pour autant pouvoir affirmer que l’activité physique réduit le risque de chute nécessitant une hospitalisation.

1- Sherrington C, Cochrane Database of Systematic Reviews 2019, n° 1 . Réf. : CD012424. DOI : 10.1002/14651858.CD012424.pub2

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr