La contraception orale est le mode de contraception, tous âges confondus, le plus utilisé en France. Pourtant son efficacité en pratique quotidienne est pondérée par la nécessité d’une observance parfaite. L'indice de Pearl (nombre de grossesse pour 100 femmes utilisant un contraceptif pendant un an) est de 0,5 pour la contraception orale dans une utilisation optimale et recalculé en pratique courante 6 à 8 grossesses pour 100 femmes. Plus la femme est jeune plus cette observance peut-être difficile pour de multiples raisons (défaut ou manque de compréhension des règles de prise de pilule, absence de partenaire régulier, effets secondaires rencontrés ou enfin motivation consciente ou inconsciente d’éprouver sa fertilité).
Il a été démontré que les jeunes femmes de moins de 21 ans utilisant un contraceptif de courte durée d'action ont deux fois plus de risques de grossesses non prévues que les plus âgées [1].
UNE GROSSESSE SUR TROIS EST NON PRÉVUE
En France en 2007, on comptait 209 247 Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) déclarées contre 201 434 en 2001. Ainsi une grossesse sur trois est toujours qualifiée de « non prévue » par les femmes. Les deux tiers surviendront sous contraception et 60% se termineront par une IVG. De nombreuses études ont tenté d'expliquer la stagnation de ces chiffres en France. Un des facteurs mis en évidence a été le mauvais choix des contraceptifs. De nombreuses campagnes ont eu lieu pour promouvoir une contraception adaptée à chaque couple, à chaque femme.
Les méthodes de contraception non permanentes les plus efficaces sont les méthodes dites de longue durée d’action, [1] limitant les problèmes d’observance comme l'implant, l'anneau ou le Dispositif Intra-Utérin (DIU).
L’EFFICACITÉ DU DIU
En 2005 le DIU était la méthode non permanente de contraception la plus populaire au monde, utilisée par plus de 160 millions de femmes [2].
Depuis 2004, le DIU a reçu l’AMM en France comme mode de contraception pour les nullipares. Pour le moment seul le stérilet au cuivre existe en format « short » et peut être proposé aux les nullipares.
Le DIU a été victime d'une réputation entachée par les années et les idées reçues. De nombreuses études ont démontré l'absence d'augmentation de risque d’infections pelviennes avec DIU dans des conditions de pose adéquates [3]. De même il n'y a pas d'augmentation de risque d'infertilité après pose d'un DIU. Enfin il n'y pas plus de grossesse extra utérine sous DIU que sans contraception.
QUAND ET À QUI LE PROPOSER ?
Près de 3 millions d'actes gynécologiques par an sont dispensés par des médecins généralistes, dont 35% concernant la contraception [4].
Près de 10 ans après la recommandation de la HAS, le DIU reste encore marginal chez les nullipares (en 2010 moins de 2,6% des moins de 30 ans). Conseillé pour les femmes à la vie sexuelle stable, il est posé pendant ou juste après les règles quand la « béance » du col est encore relative. Chez les nullipares un accord professionnel recommande un prélèvement vaginal stérile avant la pose.
Cependant les nullipares ignorent souvent l’existence des stérilets dits « short » et pensent encore trop souvent que ce mode de contraception est réservé aux femmes déjà mères.
COMMENT RÉPONDRE AUX CRAINTES DES NULLIPARES ?
› Chez les jeunes femmes l’idée d’un mode de contraception efficace de longue durée peut être très attirant. Mais le DIU reste vu comme un objet étranger et potentiellement agressif. Il faut savoir rassurer ces femmes quant à la douleur liée à la pose avec la possibilité de prise d’antalgiques. Préciser que le port du DIU ne gêne ni dans la vie quotidienne ni lors des rapports sexuels. De même il faut rassurer les patientes sur le respect de la fertilité à venir mais le côté indispensable de l’adjonction du préservatif pour la prévention des MST.
› Il n'y a pas de mode de contraception meilleur qu'un autre. Chaque prescription doit s'adapter à chacune des patientes. Au-delà des critères médicaux, il faut aussi enquêter sur les motivations de chaque femme vis-à-vis de sa contraception qui peuvent évoluer au cours du temps.
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