Une appli pour aider les professionnels à se coordonner, un réseau de prise en charge des ados en souffrance psy, une maison de santé pour promouvoir l’activité physique, une formation de prévention des conflits d’intérêts à destination des étudiants... La 29e cérémonie des G d’Or, organisée en partenariat avec La Médicale, a distingué cinq généralistes qui portent haut les couleurs de leur spécialité. Jeune retraité, juste installé ou encore en formation, les lauréats des Grands Prix du Généraliste démontrent que les omnipraticiens savent sortir de leur pré carré pour réinventer la médecine générale.
Les 29e Grands Prix du Généraliste, dont le verdict est tombé jeudi 20 juin lors d'une cérémonie à Paris, ont cette année mis à l’honneur des initiatives très diverses. Les lauréats 2019 de l'évènement organisé en partenariat avec La Médicale dressent le portrait d’une profession entreprenante, qui prend les devants sur les grandes thématiques cruciales pour l'avenir du système de santé. Égalité d’accès aux soins, culture de l’esprit critique, soins non programmés, sport-santé, numérique : autant d’initiatives mises en avant par les cinq généralistes récompensés.
Pour certains, l'engagement ne date pas d’hier. Celui du Dr Roland Muzelle envers les jeunes précaires de 4 à 17 ans dans la Loire date de 10 ans. Un service d’aide multi-professionnel leur a donné accès à des psychologues ou psychomotriciens.
Le Dr Philippe Paranque, précurseur en matière d’outils numériques d’échange entre professionnels, a aussi porté son projet sur plusieurs années. Née en 2016, sa plateforme Entr’actes permet aux praticiens d'accepter (ou non) la prise en charge d'un patient, facilitant ainsi la coordination des soins. Montrer la voie, c’est aussi ce qu’a fait le Dr Amina Fouzai à Neuilly-Plaisance, en fondant la première maison sport-santé d’Île-de-France. Ce projet a permis à la jeune trentenaire de réaliser son rêve, constituer une équipe pour travailler sur le sport-santé en Seine-Saint-Denis. L’engagement n’attend pas non plus le nombre des années.
À 30 ans, le Dr Adriaan Barbaroux, généraliste niçois, a contribué dans sa faculté d’origine à mettre en place les Journées de l’esprit critique, organisées par les étudiants pour les étudiants et qui célébreront cette année leur 3e édition. Encore une fois, la médecine générale prouve son dynamisme. Si l’on en juge le choix revendiqué de Délia Bonis, 62e aux ECN 2018 et première interne à avoir opté pour la médecine générale en 2018, la spécialité a de beaux jours devant elle.
Un jury très investi
Comme chaque année, Le Généraliste a confié à un jury indépendant la désignation des nommés et des lauréats des Grands Prix 2019. Après avoir étudié les 33 dossiers reçus cette année pour quatre catégories, ils ont délibéré au siège du journal le 23 mai. Cette année, ont planché le Dr Hervé Boissin du Conseil national de l’Ordre des médecins (Paris), le Dr Jacques-Olivier Dauberton, directeur de projets à l’ARS Grand Est (Reims, 51), Corinne Devos, patiente experte de l’association François-Aupetit (le Kremlin-Bicêtre, 93), le Dr Laëtitia Gimenez, lauréate des Grands Prix 2018 (Toulouse, 31), le Dr Caroline Huas, généraliste enseignante (CNGE, Antony, 92), le Dr Patricia Lefebure, URPS IDF (FMF, Limeil, 78), le Dr Yves Le Noc, lauréat des Grands Prix 2014 (Nantes, 44), le Dr Agathe Pesci, ancienne secrétaire générale de l’Isnar-IMG (Lyon, 69) et le Dr Aline Seif, créatrice d’une maison médicale (Colombes, 92).