Grève durant les fêtes : François Braun invite les médecins à la « responsabilité », le SML appelle à la fermeture des cabinets

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Publié le 19/12/2022

Crédit photo : Phanie

À l’approche de Noël, le climat s'alourdit entre les syndicats de médecins libéraux et le gouvernement. Et la pression s'accroît aussi sur le front médiatique. Interrogé ce dimanche par le « JDD » sur la menace de grève des médecins généralistes lors des fêtes de fin d’année, François Braun a appelé la profession à « la responsabilité, parce que la période entre Noël et le Nouvel An est toujours compliquée, encore plus cette année du fait de la triple épidémie ».

Montrer ses muscles

Sans « remettre en question le droit de grève », le ministre de la Santé constate que les périodes de négociation entre les médecins libéraux et l’Assurance-maladie sont toujours ponctuées de « menaces » ou de « mouvements de grève », où l’on « montre ses muscles ». L'ancien président de Samu-Urgences de France remercie au passage les syndicats qui « n’ont pas appelé à la grève sur ces jours cruciaux ». C'est notamment le cas des spécialistes d'Avenir Spé dont le président, le Dr Patrick Gasser, considère que « c'est trop tôt » puisque « les négociations commencent à peine ». La CSMF a choisi de son côté de maintenir la pression en se concentrant sur le mot d'ordre de fermeture des cabinets libéraux le samedi matin.  

De fait, c'est pour l'instant en ordre dispersé que les syndicats expriment leur colère. L'UFML-Syndicat et la FMF se sont associés, la semaine dernière, à l'appel de fermeture des cabinets libéraux entre Noël et le Nouvel An, initié par le collectif de praticiens coordonnés « Médecins pour demain », qui rassemble à date plus de 15 000 membres sur Facebook. Ce mot d'ordre est aussi repris par MG France, qui « soutient » par ailleurs d'autres initiatives (grève des gardes, fermeture le samedi et vendredis de la colère, un mouvement partagé avec les étudiants).

Le SML aussi dans la bataille 

Ce lundi surtout, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a appelé à son tour à la fermeture des cabinets libéraux du « 24 décembre au 5 janvier inclus », mais aussi à la grève des gardes durant cette période. Les médecins libéraux passeront cette année les fêtes de fin d’année « en famille », ce qui permettra « aux professions non compétentes en médecine qui entendent remplacer les médecins d’en profiter pour faire leur galop d’essai », persifle le syndicat. Il demande toutefois aux médecins de ne pas s’opposer aux réquisitions durant les fêtes. Le SML reste vent debout face aux « menaces » qui pèsent sur la médecine libérale, soit « une braderie de nos compétences médicales et d’incessantes nouvelles contraintes imposées aux jeunes et aux installés ».

Si le SML a reconnu quelques avancées conventionnelles « positives » sur les assistants médicaux ou la réforme de la Rosp, il défend bec et ongles une « juste revalorisation des honoraires médicaux », à la hauteur de la moyenne européenne. Il invite donc aussi les médecins à participer à la manifestation le 5 janvier à Paris, à l'initiative notamment du collectif « Médecins pour demain ».


Source : lequotidiendumedecin.fr