Une actualité chargée pour le Syndicat national des médecins rhumatologues

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Publié le 08/03/2017
Photo Senbel

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Crédit photo : DR

Ce début d’année 2017 est chargé en actualités pour le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR). « Un des dossiers les plus importants est la pénurie de corticoïdes injectables », indique son président, le Dr Éric Senbel. Cette situation est liée à l’arrêt de la production de l’Altim (cortivazol, Sanofi), le produit le plus utilisé en France. Cet arrêt a des conséquences sur deux autres spécialités qui, du coup, se sont retrouvées en situation de tension d'approvisionnement : l'Hydrocortancyl (prednisolone, Sanofi Aventis), et le Diprostène (bêtaméthasone, MSD). « Nous sommes en contacts avec l’ANSM et Sanofi pour essayer de trouver une solution. Nous n'avons pas pu rencontrer la ministre de la santé dont l'emploi du temps semble trop chargé mais elle nous a promis une réponse du directeur général de la santé », souligne le Dr Senbel.

Le SNMR se préoccupe aussi du possible déremboursement des injections d’acide hyaluronique. « Toutes les étapes d’évaluation ont été faites et les laboratoires ont été auditionnés. On estime que l’évaluation scientifique n’a pas été faite comme elle devait l’être mais c’est difficile de se faire entendre pour revenir en arrière. En tout cas, on espère que le prochain ministre regardera le dossier d’un autre œil pour éviter le déremboursement », indique le Dr Senbel.

Consultation longue dans 4 situations

Un autre dossier d’importance est la mise en œuvre de la nouvelle convention signée en 2016. Ce texte prévoit l’instauration de quatre niveaux de consultation avec notamment les consultations longues et complexes. « Les rhumatologues sont concernés dans quatre domaines. La convention retient d’abord comme consultations longues celles pour les polyarthrites rhumatoïdes en poussées et les scolioses évolutives de l’adolescent. Elles bénéficieront d’une majoration de 18 €. On pourra aussi coter comme consultations longues celles pour les bilans de biothérapies et la mise en place de plans de soins pour les maladies inflammatoires. Elles auront une majoration de 30 euros », indique le Dr Senbel.

Le SNMR n’a pas pu participer directement aux négociations conventionnelles réservées aux seuls centrales polycatégorielles. « Mais nous discutons actuellement avec les caisses notamment pour préciser un peu le libellé de certaines consultations qui n’ont pas été bien périmétrées. C’est le cas en particulier celles pour les biothérapies. Ce qui est compliqué, ce n’est pas de revoir le patient juste après l’initiation du traitement mais de faire le bilan préthérapeutique avant l’introduction du biomédicament », précise le Dr Senbel. « Nous discutons aussi pour qu’à l’avenir, ces consultations longues puissent aussi s’appliquer dans d’autres situations, par exemple à l’annonce d’un rhumatisme inflammatoire ou d’une fibromyalgie, à la construction du plan de soins pour une fibromyalgie ou lors des poussées des rhumatismes inflammatoires autre que les polyarthrites rhumatoïdes », ajoute-il.

ROSP pour les rhumatologues

Le syndicat souhaite aussi se mobiliser pour que les rhumatologues puissent bénéficier de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). « Cela serait logique car notre spécialité fait partie de celles qui sont les moins rémunératrices », indique le Dr Senbel qui veut aussi avancer sur une question qui lui tient à cœur : la levée de la prescription initiale hospitalière pour les biothérapies. « Il est vraiment temps que cette prescription initiale puisse être faite par les rhumatologues de ville ; ils connaissent désormais bien ces produits qui sont sur le marché depuis plus de dix ans et ils suivent nombre de patients dont les traitements ont été initiés à l’hôpital. Dans ce dossier, nous sommes en cours de discussion avec l’ANSM en collaboration avec la Société française de rhumatologie », indique le Dr Senbel.

 

 

D’après un entretien avec le Dr Éric Senbel, président du Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR).

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr