Danielle Toupillier (CNG) : « Nous appelons les médecins à voter »

Publié le 15/12/2011
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LE QUOTIDIEN - Voter à ces élections relèverait du parcours du combattant, selon les syndicats de PH. Quels sont les bugs techniques rencontrés ?

DANIELLE TOUPILLIER - Le système informatique qui permet aux PH de voter a été développé par une société prestataire. Il est soumis au référentiel de la CNIL, exigeant pour des raisons de sécurité : c’est le principe du vote électronique. Cela suppose de passer par le navigateur Java qui crypte d’un bout à l’autre le vote. Dès qu’un PH clique et se connecte, il ne peut être identifié. Les hôpitaux qui ont mis en place une très haute sécurité ont rencontré des difficultés pour accéder au système, car Java ne passe pas. Nous essayons de trouver des voies de passage tout en respectant les consignes de la CNIL. Trois solutions sont possibles. Soit l’hôpital modifie son système général pour laisser passer Java de façon transitoire, soit il débloque son système poste par poste, soit il met à disposition des postes consacrés au vote. Les PH peuvent également voter depuis leur domicile, mais pas depuis un smartphone.

Les organisations syndicales nous signalent d’autres difficultés. Parfois, le matériel de vote a été perdu ou détérioré. Cela concerne 353 médecins sur 46 738 votants. Le CNG leur a immédiatement renvoyé le matériel. Les directions d’hôpital ont fait un gros travail pour délivrer le matériel. Aux gros CHU, nous avons demandé de poster ce matériel à domicile.

Certains syndicats demandent la prolongation du scrutin. Est-ce envisageable ?

Trois semaines de délai, c’est déjà très long. D’un point de vue juridique, il n’y a pas de pourcentage minimum requis : tous les sièges seront pourvus, que l’on ait 10 % ou 50 % de votants. Nous pensons que prolonger le scrutin d’une semaine, aux alentours de Noël, ne changera pas la donne. Ceci étant, nous allons répondre à la demande des syndicats. Il y a plusieurs contraintes : il faut étendre le contrat des sociétés prestataires, repasser devant la CNIL, modifier la réglementation (le calendrier du scrutin a été fixé par des textes au « J.O. ») ainsi que la technique. Et ce, dans un délai très court. Une expertise juridique est en cours dont les résultats seront transmis au ministère de la Santé.

Quelle peuvent être les conséquences sur le dialogue social d’une faible participation ?

Le taux de participation reste limité, mais nous espérons qu’il va progresser grâce aux dernières opérations de relance. Peut-être les PH se sentent-ils moins concernés que pour des élections locales. Pourtant, ces élections sont très importantes. Elles servent à désigner les représentants des PH au sein des deux instances nationales que sont le conseil de discipline et la commission statutaire nationale (la question de la représentativité des syndicats, déconnectée des élections, dépend quant à elle de la DGOS). Nous encourageons les praticiens à voter en grand nombre.

PROPOS RECUEILLIS PAR D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9059