Dr Alain Ricci : Il faut inciter les médecins à bien coder

Publié le 12/01/2011
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PRÉSIDENT du Syndicat national des médecins d’information médicale, le Dr Alain Ricci décrit un système « schizophrène », avec « en haut, des gens qui font des réformes pointues (la tarification à l’activité, NDLR), et en bas, des cliniciens qui soignent mais ne savent pas mettre en œuvre ces réformes ». Hôpitaux et cliniques, même combat : les médecins, c’est un fait, ne sont pas passionnés par le codage de leur activité. Et les erreurs pointées par les caisses primaires (CPAM) se règlent à coup de sanction financière. « À l’hôpital public, 6 % des dossiers ne sont pas codés de façon valide, dit le Dr Ricci. La faute aux médecins, qui, à leur décharge, n’ont pas été formés au codage, et qui n’en retirent rien. » Pour le médecin DIM, il faut instaurer une politique d’intéressement afin d’inciter les praticiens à bien coder. L’assurance-maladie doit également balayer devant sa porte, ajoute-t-il : « Dans 20 % des cas, les erreurs relevées par l’assurance-maladie sont contestables. Il faut construire un système de référentiels avec des experts indépendants pour éviter les écarts d’appréciation. » Alain Ricci cite deux exemples à ses yeux incompréhensibles : « Un hôpital a fait l’an dernier 300 infiltrations du coude en hôpital de jour, à 1 238 euros la journée. L’assurance-maladie a transformé ces séjours en consultation à 28 euros. Un autre hôpital, sur 50 prothèses de hanche réalisées, a vu 30 dossiers rejetés car l’observation médicale au jour le jour manquait dans le dossier médical. Soit 200 000 euros de manque à gagner. »

 D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8883