Émoi du SNPHARe après la tentative de suicide d'une anesthésiste à Bordeaux

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Publié le 11/10/2018
CHU Bordeaux

CHU Bordeaux
Crédit photo : S. Toubon

Dans un communiqué publié ce jeudi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) exprime sa douleur après « la tentative de suicide de notre collègue anesthésiste-réanimateur à Bordeaux, avec laquelle nous sommes en contact ». Ce drame est révélé au lendemain du suicide d'un radiologue à l'hôpital de Châteauroux.

Joint ce jeudi soir par « le Quotidien », le Pr Philippe Halimi, fondateur et président de l’Association nationale Jean-Louis Mégnien, qui lutte contre le harcèlement au sein de l’hôpital public, affirme que les faits remontent à la fin du mois de septembre. La jeune anesthésiste-réanimateur aurait déjà été victime de plusieurs burn-out.

En cause notamment, selon le Pr Halimi, la charge de travail dans sa filière de transplantation cardiaque depuis la fermeture du service analogue du CHU de Limoges à la suite des conclusions accablantes d'une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en 2016. Depuis cet événement, « elle était toute seule pour prendre en charge une file active totale d'environ 400 patients », affirme au « Quotidien » le Pr Halimi. « À l’heure qu’il est, la jeune femme est toujours hospitalisée dans une unité psychiatrique et je ne pense pas qu'elle pourra reprendre le travail avant au moins six mois d'arrêt », ajoute le Pr Halimi.

Urgence

Egalement interrogé ce jeudi par « Le Quotidien », le CHU de Bordeaux ne confirme pas l'information. « Le médecin que vous évoquez (...) est en effet en arrêt de travail mais nous n’avons aucune information précise sur le motif de cet arrêt ni sur une éventuelle tentative de suicide. Rien de cet ordre ne s’est déroulé au sein du CHU, nous ne connaissons donc pas les circonstances de l’événement et nous ne sommes pas en mesure de confirmer votre information. »

Le SNPHARe déplore de son côté la situation de fragilité des médecins hospitaliers et le « très fort risque de décompensation psychique » auquel ils font face. Le syndicat appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures immédiates.


Source : lequotidiendumedecin.fr