À Évreux, un faux psychiatre arrêté pour exercice illégal de la médecine... après un an d'activité

La police a démasqué, début mai, un homme se faisant passer pour un médecin psychiatre au sein du nouvel hôpital de Navarre à Évreux (Eure) en Normandie.

Cette structure spécialisée dans la prise en charge de la psychiatrie adulte et infanto-juvénile avait embauché cet homme congolais d'une trentaine d'années depuis un peu plus d'un an aux urgences psychiatriques. « L'usurpation a été découverte par la police. Cette personne a été appréhendée le 3 mai par les forces de l'ordre » et écrouée, a expliqué au « Quotidien », la direction du centre hospitalier.

« Le faux médecin a été suspendu immédiatement, à titre conservatoire, dans l'attente des résultats de l'instruction et des conclusions du jugement. Nous avons porté plainte le soir même pour exercice illégal de la médecine et usage de faux diplômes », poursuit la direction.

Vaste escroquerie

Le nouvel hôpital de Navarre et les patients ont été, a priori, victimes d'une « grave escroquerie ». Le faux médecin a déjà été mis en examen pour « exercice illégal de la médecine », « escroquerie » et également pour « fraude au RSA », « usurpation de diplômes » et « faux et usages de faux documents administratifs », selon le journal régional « Paris Normandie ».

Une enquête est en cours. La caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) du Rhône a découvert la supercherie, raconte le centre hospitalier. L'individu aurait déjà été condamné pour avoir exercé illégalement le métier d’infirmier dans ce département du Sud-Est en 2014. Il devait s'acquitter des dommages et intérêts auprès de cette caisse, selon « Le Parisien ». Toutefois, lors de sa démarche la CPAM s'est aperçue que cet homme exerçait en tant que psychiatre à Évreux.

500 dossiers patients à suivre

La direction du CH a d'ores et déjà identifié et contacté les patients ayant été vus et suivis par ce pseudo-médecin ainsi que les prescriptions qu'il a rédigées. Environ 500 dossiers sont ainsi pris en charge par les chefs de pôle ou par le centre médico-psychologique.

À l’heure actuelle, la commission des usagers « n'a reçu aucune plainte de patients ni de familles suivis par cette personne », a ajouté la direction.

Le nouvel hôpital de Navarre n'est pas le premier centre hospitalier à être touché par une usurpation de titre. En 2016, le conseil départemental de l'Ordre des médecins (CDOM) d'Eure-et-Loir avait démasqué un faux médecin, qui avait usurpé l'identité d'un vrai praticien bordelais homonyme, parti en vacances aux Antilles. L'escroc tentait de se faire embaucher au service des urgences du Centre hospitalier Louis-Pasteur de Chartres-Le Coudray. L'instance ordinale avait également porté plainte dès la découverte du pot aux roses.