Un médecin de Gironde pourrait écoper de sanctions judiciaires et ordinales pour avoir publié sur sa page Facebook des clichés d’une femme hospitalisée au mois de janvier dernier dans le service de réanimation du CH d’Albi (Tarn).
Cet anesthésiste intérimaire, qui effectuait une mission de remplacement dans l’établissement, aurait pris les photos de cette patiente alors qu’elle était dans un état de coma artificiel et peu avant son décès. C’est sa famille qui a découvert les clichés sur le réseau social peu après et qui a alerté, au début du mois de mars, l’hôpital où le médecin n’exerçait plus à ce moment-là. L’affaire, révélée par France 3, a été confirmée au « Quotidien » par la direction du CH.
Signalement à l'Ordre et enquête judiciaire
« Nous avons été très choqués et nous comprenons la réaction de cette famille. C’est totalement contraire à la déontologie que doit avoir tout professionnel vis-à-vis d’un patient. Ce sont des faits réprimés par la loi et le code de déontologie médicale », réagit une porte-parole de l'hôpital, jointe par « Le Quotidien ».
Un signalement a été transmis aux conseils départementaux de l'Ordre de Gironde (où l’anesthésiste est inscrit) et du Tarn, à l’Agence régionale de santé ainsi qu’au procureur de la République. Une enquête judiciaire a été ouverte, indique également le CH d’Albi.
La direction a également eu des échanges avec le médecin par courriers électroniques, lui demandant notamment de supprimer « sans délai » les photos de la patiente de son profil Facebook, ce qui aurait été fait. Elle a constaté que le professionnel avait publié d’autres clichés de patients, mais qui n’auraient pas été prises au CH d’Albi.
Le médecin aurait justifié ses actes par un motif pédagogique. « Facebook n’est pas le réseau le plus adéquat pour partager des informations scientifiques surtout lorsqu’elles relèvent du secret médical, s’étonne la direction du CH d’Albi. Rien n’est acceptable dans ce qu’a fait ce médecin. »
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