François Hollande exprime sa gratitude aux urgentistes, « au nom de la Nation »

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Publié le 03/06/2016
hollande urgences

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Crédit photo : AFP

« Je tenais à être présent, vous exprimer ma gratitude pour votre action au quotidien ». Lors d'une allocution au 10e Congrès de la médecine d'urgence à Paris (*), François Hollande a tenu à remercier ce vendredi les membres des services d'urgences de leur action au quotidien, devant plus de 800 d'entre eux.

Évoquant les inondations de ces derniers jours, le président de la République a déclaré que le service public est « une force, qui fait la solidarité de notre pays », et ne doit pas être remis en cause. Une allusion aux déclaration de certains candidats de droite, désireux de réduire les effectifs de fonctionnaires.

Le chef de l'État est revenu sur le travail « admirable » accompli par les services d'urgence lors des attentats terroristes de janvier et de novembre 2015, mais aussi lors des accidents de la Germanwings et de Puisseguin (accident de la route qui a causé la mort de 43 personnes en octobre 2015).

« Professionnalisme d'exception »

« J'ai vu la mobilisation sans faille, l’engagement sans limite, le professionnalisme d'exception du SAMU de Paris et d'Île de France, de l'AP-HP, des hôpitaux des armées, des sapeurs-pompiers et de la sécurité civile », a souligné François Hollande, notant la bonne marche du Plan blanc, déclenché le soir du 13 novembre 2015.

Le président a estimé qu'il fallait aussi tirer des leçons de ces événements et améliorer les procédures. « Les urgences, c'est aussi ouvrir la porte à tous les malades sans distinction, et c'est pourquoi mon engagement de campagne, de garantir un accès aux urgences à tous les Français en moins de 30 minutes, sera tenu », a-t-il affirmé.

Inscrire les urgences dans les GHT

Et pour le chef de l'État, l'organisation des urgences passe par les groupements hospitaliers de territoire (GHT), même si « cela ne va pas de soi de se regrouper ». « Cette organisation devra s'appuyer sur une régulation médicale coordonnée, au sein d'une plateforme SAMU-santé, qui donnera une réponse adaptée », a précisé François Hollande.

Également évoquée, la création d'un diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine d'urgence, à la rentrée universitaire de 2017, permettra notamment de renforcer les effectifs des médecins correspondant du SAMU.

Rendre les carrières plus attractives

Mais « encore faut-il développer attractivité des carrières, surtout dans les zones les plus fragiles qui menacent de devenir des déserts médicaux », a rappelé le président. François Hollande a d'ailleurs mis en avant la prime d'engagement, annoncée en novembre 2015 dans le plan pour l'attractivité médicale à l'hôpital. Elle s'applique aux médecins exerçant pendant cinq ans dans une spécialité en tension, et est doublée dans les territoires fragiles.

Une autre prime dite d'exercice territorial sera proposée dès cette année aux médecins qui participeront au maintien de l'activité dans plusieurs établissements, dans le cadre des GHT. Des primes dont bénéficieront les urgentistes, a assuré le président.

« Vous êtes les témoins de drames connus et de ceux dont on ne parle pas, de la France silencieuse. Vous êtes la première lumière de solidarité et après tout ce qui s'est passé et ce que nous pouvons encore vivre [...] : merci », a conclu le chef de l'État, généreusement applaudi par l'auditoire.

(*) A l'issue de son intervention, le président de la République s’est entretenu à huis clos avec plusieurs spécialistes des urgences dont le Dr François Braun, président de SAMU-Urgences de France, le Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l’urgence hospitalière et le Dr Patrick Pelloux, président de l’AMUF.


Source : lequotidiendumedecin.fr