Projet de restructuration de l’AP-HP

La colère des salariés ne faiblit pas

Publié le 28/03/2011
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Crédit photo : S TOUBON

« NON AUX REGROUPEMENTS de service », « Faugère, tu dérailles, t’es plus à la SNCF », « Faugère la grande faucheuse »... Le ton des banderoles brandies par les manifestants est à la mesure de leur colère. Ils étaient des centaines vendredi dernier pour dénoncer encore une fois le plan de restructuration de l’AP-HP, s’en prenant particulièrement à sa directrice générale, Mireille Faugère. « C’est une attaque frontale contre l’hôpital public, la santé n’est pas une marchandise », accuse Marie-Christine Fararik, secrétaire générale de Sud Santé. « Nous exigeons que les restructurations violentes et incohérentes s’arrêtent », réclame pour sa part la secrétaire générale de l’Usap-CGT, Rosemay Rousseau, mettant notamment l’accent sur le transfert du siège de l’avenue Victoria dans les locaux de l’Hôtel-Dieu, où ne subsisteront que les urgences de l’Unité médico judiciaire et le service d’imagerie. « Mireille Faugère estime qu’une opération immobilière est plus importante que le maintien des emplois et la qualité des soins. Une centaine de postes administratifs vont être supprimés lors de ce transfert, sans compter tous les autres regroupements sur lesquels nous n’avons aucune visibilité. » Le courroux des salariés est en effet nourri par le manque d’informations. « Mireille Faugère met d’abord en œuvre ses réformes et prétend discuter ensuite : nous avons été prévenus du déménagement de l’avenue Victoria alors que nous n’avions pas terminé les négociations ! », tempête Rosemay Rousseau.

Le rassemblement n’a cessé de s’étoffer au cours de la matinée, avec l’arrivée du personnel de différents hôpitaux, notamment les salariés de l’hôpital Henri Mondor, dont le service de chirurgie cardiaque est sur la sellette. Contrairement aux précédentes manifestations, des médecins étaient dans la rue. « On refuse une réforme qui supprime 100 000 lits en France, c’est de la casse sociale ! », a lancé Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). Les praticiens de l’hôpital Joffre-Dupuytren défendaient, eux, 240 lits de gérontologie susceptibles de disparaître d’ici à 2014. « Benoît Leclecq [l’ancien directeur de l’AP-HP, NDLR] nous avait promis, y compris par écrit, de nouveaux locaux pour accueillir ces lits, mais à son arrivée, Mireille Faugère a tout remis en cause, c’est la porte ouverte à la fin de l’alternative publique au profit du privé », souligne Anne-Lise Guenegou, praticienne attachée en gériatrie.

Une vingtaine de représentants syndicaux se sont entretenus avec le directeur des ressources humaines du CHU, demandant l’ouverture de négociations. Une prochaine rencontre aura lieu le 5 avril. En attendant, les manifestants appellent à participer à la journée de mobilisation nationale de samedi prochain (lire ci-contre).

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8932