Un outil clé dans la lutte contre Alzheimer

La Pitié-Salpêtrière accueille son premier TEP-IRM

Publié le 03/12/2015
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Conçu par GE-Healthcare, le TEP-IRM conjugue le dernier cri des deux technologies en combinant les fonctionnalités d’un TEP « temps de vol » (suivi et mesure des événements gamma très précis qui donne une grande régularité et une très haute qualité d’image) et d’un IRM 3 teslas de dernière génération. Son acquisition par l’IHU-A-ICM a été financée par de nombreux donateurs et il fera l’objet d’une exploitation conjointe en recherche sur les maladies neurodégénératives et en activité clinique.

Plus de précision et d’informations

Le système hybride TEP-IRM permet notamment de pallier les insuffisances de localisation de la TEP-Scan dans des localisations anatomiques complexes comme en cancérologie cervico-maxillo-faciale ou en neurologie grâce à une meilleure résolution spatiale et un meilleur contraste entre les tissus. Il offre également la possibilité d’une approche multimodale optimale et d’une meilleure caractérisation tissulaire.

Au cours du même examen, il permet ainsi d’étudier de manière combinée la perfusion tissulaire, la diffusion des molécules d’eau, l’organisation microstructurale et la cellularité avec l’analyse en TEP du métabolisme glucidique, de la perfusion, de l’anoxie tissulaire ou encore avec l’étude certaines populations cellulaires ou de neurones.

Cancer et maladies dégénératives

Si le TEP-IRM est très prometteur en cancérologie dans les situations où le TEP-Scan n’offre pas un contraste tissulaire suffisant, il apparaît comme un outil primordial dans la lutte contre les maladies dégénératives et notamment la maladie d’Alzheimer dont la prévalence en France en 2020 atteindra 1,3 million de personnes. Sa capacité d’acquérir dans le même temps des données anatomiques, morphologiques, physiologiques et fonctionnelles ouvre de nouvelles perspectives aux chercheurs et aux praticiens.Il sera ainsi possible d’avoir la preuve biologique de la maladie d’Alzheimer (positivité du marqueur lésionnel grâce au TEP) et d’étudier le retentissement du processus pathologique sur les structures du cerveau (biomarqueurs fonctionnels grâce à l’IRM). Les lésions pouvant précéder la survenue des premiers symptômes de plusieurs décades, la possibilité de les visualiser est d’ores et déjà considérée comme une avancée majeure pour la recherche et, à terme, la thérapeutique.
 

Correctif (17/12/2015)
Le CERMEP (Centre d'Étude et de Recherche Multimodal et Pluridisciplinaire en imagerie du vivant) nous informe que c'est dans ses murs, à Lyon, qu'a été installée la première machine hybride TEP-IRM.

Le CERMEP précise que « son financement a été obtenu en juin 2012, dans le cadre du volet Equipex du Programme d'Investissement d'Avenir » et qu'il s'agit d'un « imageur Siemens Biograph mMR, commandé par l'université Claude Bernard Lyon 1 en septembre 2012 et installé dans les locaux du Groupement hospitalier Est des Hopices Civils de Lyon en octobre 2014 ». Le CERMEP indique que « le premier examen, sur animal, a eu lieu en mars 2015 » mais que « pour des activités de recherche sur l'Homme (sujets sains ou patients), il est évidemment nécessaire de demander, et d'obtenir, toutes les autorisations réglementaires ».

 

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du Médecin: 9455