Le CHU de Bordeaux endeuillé par le suicide d'un interne

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Publié le 04/05/2017
chu bordeaux

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Crédit photo : S. Toubon

Le corps médical est en émoi après le suicide d'un interne d'anesthésie-réanimation de l'Océan Indien, en stage à Bordeaux, a-t-on appris de sources concordantes.

Le CHU bordelais a précisé au « Quotidien » qu'aucune enquête ne serait ouverte. Le décès est survenu en dehors du lieu de travail, a indiqué l'hôpital universitaire.

Contactés, ni l'association des internes des hôpitaux de Bordeaux (AIHB), ni le syndicat des internes en médecine générale d'Aquitaine (SIMGA) n'ont répondu à nos sollicitations. L'Intersyndicat national des internes (ISNI) a confirmé le décès d'un interne. Son président, Olivier Le Pennetier, a refusé d’en dire plus « par respect pour la famille en deuil ».

Cet événement tragique serait, selon l'un des membres du bureau des internes de l'Océan Indien, survenu « dans un contexte de difficultés personnelles depuis de longues années » et était « d'ordre strictement privé ». Le CHU, ainsi que le doyen de la faculté de médecine de Bordeaux, le Pr Pierre Dubus, nous ont également affirmé que ce suicide n'avait pas de lien établi avec les conditions de travail.

Deux décès en 2016

Cet événement fait écho, au suicide de février 2016, de Maxime, un interne en chirurgie orthopédique à l'hôpital de la Timone à Marseille et d'une autre interne quelques mois plus tard en juillet à Bordeaux.

En février 2015, le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) avait instauré une cellule d'écoute « SOS SIHP » pour les internes en souffrance. « La cellule reçoit 4 à 8 appels par mois », avait précisé à l'époque Leslie Grichy, cofondatrice. En 2016 d'autres villes dont Marseille, Montpellier, Rouen, Besançon, Nice, Bordeaux – leur ont emboîté le pas et mis en place un dispositif d'écoute et de soutien.

En parallèle, les structures nationales d'étudiants (ANEMF) et d'internes en médecine (ISNI et ISNAR-IMG) et des chefs de clinique (ISNCCA) ont annoncé mardi 31 janvier le lancement d'une grande enquête nationale sur la santé mentale des jeunes en médecine dont les résultats seront connus d'ici juin. En mai 2016, l'Ordre avait déjà soulevé le malaise des jeunes après la publication des résultats d'une consultation effectuée chez 8 000 carabins et internes. Ils indiquaient que 14 % des sondés (1 079 personnes) avaient déjà pensé à mettre fin à leurs jours.


Source : lequotidiendumedecin.fr