Colloque sur l’immunologie et la transplantation

Le Pr Jean-Louis Touraine fête son jubilé à Lyon

Publié le 26/10/2015
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Crédit photo : AFP

Pas facile de résumer cinquante ans de carrière en quelques phrases. C’est pourtant ce que se sont attachés à faire les invités au jubilé du Pr Jean-Louis Touraine, chercheur en immunologie mais aussi député du Rhône et premier adjoint au maire de Lyon.

Tous ont salué la carrière scientifique, mais aussi l’engagement politique et « l’humanité » du chercheur. « Deux premières mondiales ont été réalisées grâce au Pr Touraine », rappelle Gérard Collomb, député-maire de Lyon. Il s’agit de la première greffe mondiale de cellules de foie fœtale, réalisée sur Sergio, un « bébé-bulle », qui a maintenant 39 ans et se porte très bien. Mais aussi de la première greffe de cellules souches sur fœtus, en 1988. « Le premier comité de bioéthique de France a été créé à Lyon sous l’impulsion du Pr Touraine », ajoute Gérard Collomb, qui salue au passage les batailles menées par le chercheur en faveur de l’hôpital public. Il se félicite également d’avoir eu « un premier adjoint de qualité » à la mairie de Lyon, sur lequel il a pu s’« appuyer pendant toutes ces années ». « Je veux saluer un homme empreint de valeurs de tolérance, de justice sociale et de solidarité, qui porte ces valeurs jusqu’à l’Assemblée nationale », souligne Gérard Collomb.

Passion pour l’homme

De son côté, Edouard Couty, conseiller honoraire à la Cour des comptes et membre du conseil de surveillance des HCL tient à remercier « au nom du monde hospitalier, la réussite d’un homme d’humanité qui a su concilier la force de la conviction, la sagesse de celui qui est capable de prendre du recul par rapport à son action, et un engagement qui traduit une véritable beauté de l’âme ». Le Pr François-Noël Gilly, président de l’Université Claude Bernard Lyon I, renchérit en saluant le « parcours exemplaire » de Jean-Louis Touraine. « À côté de ta passion scientifique, tu as une passion pour l’homme. Quand le fléau du sida est apparu, tu as été dans les premiers à t’occuper des malades et à travailler sur des souris humanisées pour tenter d’apporter des solutions par thérapie génique », tient-il à rappeler.

Le colloque a permis de présenter les derniers résultats scientifiques en matière d’immunologie et de transplantation. L’après-midi a été l’occasion de revenir sur 30 ans de recherche sur le VIH, le virus de l’hépatite C et le virus Ebola, avec le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, qui déclare « croire en la possibilité de contrôler le virus du sida en 2030 ». La journée s’est clôturée avec l’intervention du Pr Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Il a tenu à rappeler le rôle du CCNE « qui n’est pas de se substituer à la société civile, mais d’apporter des éléments qui amènent à réfléchir. Notre mission est de faire le rapport entre la démarche éthique et la recherche ». « Le premier pas de la démarche éthique c’est de voir des questions là où on croit qu’il y a des réponses, conclut-il. La recherche en soi est une valeur éthique profonde. L’ignorance n’a pas de signification éthique. »

Anne-Gaëlle Moulun

Source : Le Quotidien du Médecin: 9444