Le suicide d'un infirmier à Georges-Pompidou secoue la communauté médicale

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Publié le 07/02/2017
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Crédit photo : S. TOUBON

Le suicide d'un infirmier par défenestration à l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) dans la nuit de dimanche à lundi provoque une nouvelle vague d'émotion dans le monde médical. Les messages de soutien mais aussi de ras-le-bol se multiplient sur la Toile.

« Il faut que cela cesse », lance ce mardi l'Intersyndicat national des internes (ISNI). Dans un communiqué, le syndicat dénonce l'inertie des pouvoirs publics. « Deux mois après les annonces ministérielles d'amélioration de la qualité de vie au travail et lutte contre les risques psychosociaux, la liste [de suicides] ne cesse de s'accroître », commente-t-il. 

Depuis cet été, cinq infirmiers se sont donné la mort, et depuis début novembre trois internes ont mis fin à leur jour. « Que cela soit sur le lieu de travail ou en sortant d'une garde de 24 heures, ces gestes de désespoir nous alertent sur le mal-être global des professionnels de santé », poursuit l'ISNI, rappelant qu'une enquête nationale sur la santé mentale des médecins était en cours.

Les Ordres souhaitent rencontrer la ministre

L'Union syndicale Solidaires Sud Santé de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) s'insurge : « A l'HEGP tout particulièrement, les suicides se succèdent dramatiquement (...) Méprisés au quotidien, pressurisés dans nos activités, victimes de politiques managériales libérales, les hospitaliers sont à bout, les burn-out sont nombreux, les passages à l'acte trop fréquents. » Ce nouveau geste fatal d'un soignant sur le lieu de travail, « ce n'est pas rien, cela signifie a minima le fait qu'il n'y a pas trouvé le soutien dont il avait besoin », ajoute Sud Santé.

L'Ordre des infirmiers a également réagi sur les réseaux sociaux et exhorté la ministre à agir sans délai. Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil de l'Ordre national des médecins (CNOM) a sollicité Marisol Touraine pour une entrevue avec l'ensemble des Ordres professionnels sur le sujet.  


Source : lequotidiendumedecin.fr