« L'hôpital public en urgence vitale » : le cri d'alarme de quatre médecins, au cœur de la manif parisienne du 4 décembre

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Publié le 06/12/2021

Crédit photo : S.Toubon

Samedi 4 décembre, 13 h : des centaines de blouses blanches et bleues rejoignent la place Vauban, point de départ de la manifestation parisienne à l'occasion de cette nouvelle journée d'action nationale pour la défense de l'hôpital public, à l'appel de plusieurs dizaines de collectifs et syndicats.

Dans l'après-midi, plusieurs milliers de soignants – 6 000 de source syndicale, 2100 selon la préfecture de police – défileront jusqu’au ministère de la Santé, réclamant l'arrêt des fermetures de lits dans les hôpitaux publics, des recrutements massifs et de meilleures conditions de travail pour les soignants.

Dans le cortège, la CGT, FO, SUD mais aussi plusieurs collectifs de soignants – inter-urgences (CIU), inter-hôpitaux (CIH), Santé en danger – les internes de l'Isni, ainsi que des représentants des partis (LFI, EELV) ont côtoyé des associations d'usagers de petits établissements comme Amilly (Loiret) ou Longjumeau (Essonne). Fidèles au poste, des membres du CIH ont déployé une banderole où l’on pouvait lire « Hôpital public en urgence vitale ».

Dans le cortège, le Dr François Salachas, neurologue hospitalier qui avait interpellé Emmanuel Macron en février 2020, lors de sa visite à la Pitié-Salpêtrière, dénonce l'immobilisme de l'exécutif sur la question hospitalière.

La manifestation a ensuite rejoint l'hôpital Necker, tandis que le haut-parleur du CIH multipliait les parodies de chansons connues, à l’image du fameux refrain « On est là » qui a fait les belles heures du mouvement des gilets jaunes. « On est là, On est là/Déconfinés et révoltés/On n’oublie pas/Les hôpitaux saturés/Et la santé dégradée/ Et les moyens pour nous soigner/On les a pas. »

Tout au long du trajet entre les Invalides, Necker et le ministère, les manifestants, toujours accompagnés en musique par la « Fanfare invisible » ont repris le slogan : « On veut des lits, des postes, pour l'hôpital public ». Sur la blouse de nombreux soignants, les mots suivants : « Hôpitaux abandonnés, santé en danger » mais aussi « La santé n’est pas une marchandise, l’hôpital n’est pas une entreprise ». « L’hôpital ne doit pas mourir, exigeons un plan d’urgence », lançait le CIU sur sa banderole.

Les Mayennais, durement frappés par la pénurie médicale, à l'hôpital comme en ville, sont venus en nombre : « Fier de vivre dans un département rural, mais révolté de devoir subir un désert médical », pouvait-on lire sur une pancarte.

Arrivés devant le ministère de la Santé, les manifestants se sont rassemblés, tandis que des soignants prenaient la parole au micro. À l’image d'un délégué de la CGT Santé jugeant « scandaleux que ce gouvernement ne nous entende pas depuis deux ans et demi ». Avant même l’épidémie, « les urgences étaient déjà en grève pour dénoncer le manque de moyens. Arrive la période du Covid, et ils nous ferment plus de 5 700 lits ».

Reportage vidéo de Julien Moschetti

 

 

 

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr