A l’hôpital, tous les syndicats revendiquent une part de succès

LES RÉSULTATS sont en ligne sur son site depuis le 21 décembre. Pourtant, le Conseil national de gestion (www.cng.sante.fr) se refuse toujours à présenter de façon simplifiée les chiffres bruts qu’il a publiés au surlendemain de la clôture du scrutin électronique. Surtout, pas de commentaire. Il s’agit de ne froisser aucune susceptibilité. Il faut donc se contenter d’une ribambelle de tableaux obscurs, qui ouvrent la voie à toutes les interprétations.

À lire leur communiqué de presse, chaque syndicat est sorti victorieux. Les intersyndicales historiques s’estiment les grandes gagnantes du scrutin. La CPH (Confédération des praticiens des hôpitaux) et l’INPH (Intersyndicat national des praticiens des hôpitaux) arrivent « largement en tête sur les votes PH, avec plus de 50 % des sièges et des suffrages aussi bien à la commission statutaire nationale qu’au conseil de discipline ». De son côté, Convergences-Hôpital public, qui regroupe une majorité d’hospitalo-universitaires, voit « sa légitimité renforcée » avec 48,4 % des sièges sur l’ensemble des 21 scrutins. Convergences-HP réunit la CMH (Coordination médicale hospitalière) et le SNAM-HP (Syndicat national des médecins des hôpitaux).

Avenir hospitalier pour sa part rafle la mise dans le collège anesthésie-réanimation, avec 76,5 % des suffrages, et arrive en deuxième position dans le collège de chirurgie. Cette nouvelle intersyndicale, composée notamment du SNPHAR élargi, a fait campagne en promettant un renouveau syndical à l’hôpital. La liste CGT-AMUF obtient deux élus dans le collège de médecine. Pas de percée en revanche pour SNMH-Force ouvrière, qui n’obtient aucun élu.

Part variable.

À présent que les sièges sont pourvus, place à la reprise des négociations avec le ministère de la Santé.

Compte épargne temps, retraite des praticiens universitaires, statut des praticiens à temps partiel, négociation statutaire... Les sujets ne manquent pas. Un projet d’accord cadre est actuellement soumis à concertation, dont l’objectif est de restaurer l’attractivité des carrières médicales hospitalières. Il est proposé de développer les contrats d’équipe et les contrats individuels, précisant les droits et les obligations de chaque praticien. Une labellisation des équipes médicales pourrait être confiée à la Haute autorité de santé. La piste d’un intéressement tenant compte de la performance collective « sur la base d’objectifs et de résultats » est également à l’étude. Commentaire inquiet de la CGT et de l’AMUF : « Dans un contexte très tendu où le ministre Xavier Bertrand veut casser le statut de praticien hospitalier en proposant une part variable de rémunération s’élevant à 30 % du global, assortie d’un contrat d’objectif signé avec le directeur d’établissement, les cartes de la représentativité syndicale sont rebattues. Le ministre devra en tenir compte ».