Loi Bachelot, dépassements, financement de la Sécu

L’ordonnance du Pr André Grimaldi

Publié le 25/05/2011
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Crédit photo : S TOUBON

LE Pr ANDRÉ GRIMALDI, chef du service de diabétologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a saisi vendredi dernier l’occasion des « Premières rencontres professionnelles », organisées par la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH, que préside Pierre Faraggi – lire ci-dessous), pour faire le point sur plusieurs sujets qui lui tiennent à cœur, notamment la loi HPST, le financement de la Sécurité sociale ou encore les dépassements d’honoraires.

Sur la loi HPST, André Grimaldi a regretté qu’il manque à ce texte « une définition précise de ce qu’est le service public hospitalier ». Précisant qu’il devait être à ses yeux « un établissement à but non lucratif », le diabétologue a ajouté qu’il fallait que la loi affirme que « la structure de base d’un hôpital est le soin, et non la gestion ». Une pierre lancée dans le jardin des directeurs d’hôpital, tels que redéfinis par la loi HPST et dont le Pr Grimaldi juge que les pouvoirs étendus peuvent « poser un problème », notamment lorsqu’ils viennent du privé. « La France est fascinée par la gouvernance à l’allemande, mais elle l’exerce à l’italienne », a-t-il assuré, ajoutant qu’il fallait instaurer à l’hôpital « la cogestion, et ne pas rester avec un seul chef à bord ».

Sur le financement de la Sécurité sociale, André Grimaldi veut profiter du « champ de tir politique ouvert par l’affaire du Mediator » pour réviser le panier de soins. Selon lui, « 25 % de l’activité médicale est inutile » ; il milite donc pour une analyse médicoéconomique des médicaments comme des actes médicaux. « Plus de Sécu, moins de mutuelles », a-t-il réclamé, rappelant que selon un rapport de la Cour des comptes, les coûts de gestion de la Sécurité sociale s’élèvent à 5 % des cotisations, alors que dans les mutuelles et assurances complémentaires, ce pourcentage s’élèverait selon lui à 15 %.

Quant aux dépassements d’honoraires à l’hôpital, le diabétologue a invité à « ne pas tout simplifier », rappelant en préambule que le secteur II s’était développé « faute de revalorisation du secteur I ». André Grimaldi a cependant stigmatisé certains professeurs facturant à l’hôpital « des consultations à 700 euros ».

André Grimaldi projette, dans le cadre de la prochaine campagne pour l’élection présidentielle, de publier un manifeste sur la santé, « compréhensible par le grand public ». Il comprendra selon lui un état des lieux et des propositions, « pour que les enjeux de santé ne passent pas à la trappe en 2012 ».

 H. S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8970