Brève

Lamine Gharbi : « Nous avons obtenu la fin de la dégressivité tarifaire »

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Publié le 21/09/2017
visuel Gharbi

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Crédit photo : Agence Caméléon

Décision Santé. Après le discours d’Agnès Buzyn à l’université d’été de la FHP, peut-on parler de rupture avec le quinquennat précédent ?

 

Lamine Gharbi. Agnès Buzyn a pris des engagements en annonçant enfin l’équité de traitement entre privé et public. La concrétisation des paroles en actes devra se traduire par la récupération de 0,43 point de tarifs au titre du CICE. En 2017, le taux du CICE est passé de 6 à 7 %. Or cette hausse nous avait été effacée par une baisse de nos tarifs de 0,43 point. Avec la baisse en 2018 du CICE (retour à 6 %), l’équité passe par un nécessaire rattrapage dans nos tarifs ! C’est à l’image de ce qui a été promis aux médecins libéraux. L’augmentation de la CSG sera compensée par une baisse de leurs charges sociales.

Second point positif, nous avons obtenu l’abandon de la dégressivité tarifaire. C’était un impôt injuste qui n’affectait en rien la pertinence des soins.

Concernant la réforme SSR, même si le mot n’a pas été utilisé, un moratoire en 2018 devrait être confirmé afin d’instituer une véritable égalité entre les secteurs et permettre une réelle évaluation médico-économique du projet de réforme de financement.

 

Et puis, ne boudons pas notre plaisir, la venue pour la première fois de la ministre de la Santé dans l’hémicycle du Conseil économique social et environnemental pour notre université d’été illustre bien une rupture avec le précédent quinquennat. Bien sûr, nous serons vigilants sur les annonces concernant la prochaine campagne tarifaire. Cela sera le véritable test. Dans l’attente, Agnès Buzyn a fait la preuve d’un réel esprit d’ouverture et d’une grande transparence

 

D. S. Comment cette entente cordiale devra-t-elle se traduire dans le prochain PLFSS et la campagne tarifaire 2018 ?

L. G. Le financement de la qualité devrait changer de braquet par rapport à ce qui avait été octroyé les années précédentes. L’expérimentation des parcours doit respecter la pluralité des acteurs. Nous attendons un moratoire sur le financement des soins de suite. Enfin, nous demandons la restitution du coefficient prudentiel du fait de la faible croissance de nos activités. Nous serons également très vigilants sur les frais de transports. Un projet envisage de les intégrer dans les tarifs des cliniques. Or les directeurs des cliniques ne sont pas les donneurs d’ordre des prescriptions de transport.

Nous n’exerçons aucune autorité hiérarchique sur nos praticiens. Nous ne pouvons ici jouer un rôle de régulation. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, un bloc opératoire n’a jamais opéré un patient. C’est le médecin qui est le premier garant de la qualité des soins qu’il prodigue à ses patients.

 

D. S. La Fehap et les FHF ont participé à votre Journée d’été. Cette nouvelle alliance est-elle durable ?

L. G. Nous avons bien sûr des divergences. Pour autant, l’essentiel est de ne pas combattre ce qui ne nuit pas à l’autre. Cela devrait être notre ligne de conduite pour les prochains mois. Soyons également force de propositions ensemble pour la prévention, la pertinence des actes et des séjours, l’innovation, la qualité et la sécurité des soins. De beaux échanges sont à venir. La ministre nous y invite : répondons présent et prenons de la hauteur !

FHP

Source : lequotidiendumedecin.fr