Le bide des élections professionnelles des PH

Participation en berne, forte inquiétude syndicale

Publié le 15/12/2011
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Crédit photo : S Toubon

LES CHIFFRES sont ravageurs. Lundi soir, à minuit, le taux de participation était de 18,37 % au conseil de discipline, et de 17,36 % à la commission statutaire nationale. Pour cette seconde instance, la participation tombe même à 10,36 % pour les seuls hospitalo-universitaires. Sur 40 336 praticiens hospitaliers inscrits, 7 449 avaient voté. Les pharmaciens, les biologistes et les anesthésistes-réanimateurs en tête, loin devant les chirurgiens et les médecins. Au total, pas même un votant pour cinq électeurs. Une sacrée déconvenue pour les organisations syndicales, qui relèvent toute une série d’obstacles : incompatibilité informatique, distribution du matériel de vote au petit bonheur...

La CPH (Confédération des praticiens des hôpitaux) et l’INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers) ont écrit à Xavier Bertrand pour lui demander de prolonger la période de vote jusqu’au début du mois de janvier. « Il n’est pas exclu que certaines organisations demandent l’annulation des élections », envisage même le Dr Jean-Marie Leleu, vice-président de la CPH.

Le nouveau président du SNMH-FO, le syndicat de médecins hospitaliers rattaché à Force ouvrière, a été reçu mardi par les conseillers de Xavier Bertrand. Il a demandé le retour au...vote traditionnel pour les prochains scrutins. « Les enseignants ont eux aussi voté pour la première fois de façon électronique cette année, et cela a été une catastrophe. Nous avions prévu la très nette baisse de la participation », rappelle le Dr Olivier Varnet, qui ne souhaite pas de prolongation des échéances « car on ne change pas les règles du jeu en cours de route ».

Le président de Convergences-HP, qui regroupe la CMH (Coordination médicale hospitalière) et le SNAM-HP (Syndicat national des praticiens des hôpitaux), ne met pas en doute la qualité du prestataire de service choisi par le CNG, qui a organisé avec brio les primaires d’Europe Écologie-les Verts. Il invoque un calendrier « pas très favorable », juste après les élections aux CME (commissions médicales d’établissement), pour lesquelles les candidats ne se sont pas bousculés. « L’hôpital reste troublé par la loi HPST », estime le Pr Sadek Beloucif. Les médecins méconnaissent l’enjeu du scrutin et le rôle de leurs instances professionnelles, ajoute l’anesthésiste-réanimateur, pour qui une réflexion de fond s’imposera, après les élections, afin de comprendre les raisons de cette faible participation. En attendant, le Pr Beloucif continue à battre le rappel des troupes. « Quand on n’a pas une bonne représentativité syndicale, met-il en garde, tout le monde y perd : le syndicat, le salarié, mais aussi l’administration ».

DELPHINE CHARDON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9059