AP-HP : le projet d'établissement 2021-2025 voté malgré les inquiétudes de la CME sur le volet financier

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Publié le 22/07/2021
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Crédit photo : Phanie

Le conseil de surveillance de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a adopté vendredi 9 juillet le projet d'établissement pour la période 2021-2025. Celui-ci, qui comprend « un projet médical, un projet de soins et un projet social », est largement empreint des enseignements de la crise sanitaire.

L'objectif affiché ? « Conforter la place de l'AP-HP comme premier opérateur du soin sur son territoire d'Île-de-France, tout en assumant la vocation nationale et internationale du plus grand CHU d'Europe en matière de recherche et d'excellence médicale », écrit l'AP-HP.

Inquiétudes

Son volet financier a suscité beaucoup de débats au sein du conseil de surveillance. Le Plan global de financement pluriannuel (PGFP) prévoit 3,2 milliards d'euros d'investissements sur cinq ans et la création de 1 300 emplois paramédicaux et 350 emplois médicaux.

De plus, en application du Ségur de la santé, l'État consent une dotation pour l'investissement de 435 millions d'euros, un allègement de dette de 100 millions d'euros et une autorisation de recours supplémentaire à l'emprunt de 115 millions d'euros.

Mais la capacité de l'AP-HP à tenir ses engagements en matière de recrutement et la possibilité d'un retour à l'équilibre des comptes d'ici à 2025 a suscité des inquiétudes au sein du conseil de surveillance. Une motion de la commission médicale d'établissement (CME) dénonce à la fois des niveaux d'investissements trop faibles au regard des besoins du CHU et trouve trop optimistes les perspectives fixées de retour à l'équilibre.

Fragilités structurelles

« Je soutiens ce PGFP même si j'entends les doutes et les inquiétudes, car des fragilités structurelles demeurent et il est à craindre que les mauvaises habitudes d'une gestion purement comptable de l'hôpital public reprennent, une fois la crise Covid passée », a concédé Anne Hidalgo, maire de Paris et présidente du conseil de surveillance. Une mention votée dans le même temps oblige le conseil de surveillance à réaliser chaque année un examen du projet d'établissement.

« Si la crise qu'il traverse depuis de trop longues années ne saurait être résolue dans ce seul PGFP, ce dernier constitue une première réponse qu'il nous reviendra de défendre avec vigilance et conviction », veut rassurer l'élue socialiste.


Source : lequotidiendumedecin.fr