Covid : le nombre de lits en réanimation a augmenté de 14,5 % en 2020

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Publié le 15/03/2024
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La Drees a publié le 14 mars une étude sur l’adaptation des capacités d’accueil en soins critiques pendant la crise sanitaire. Elle montre que les lits en réanimation ont fortement augmenté en 2020, avant de baisser en 2021 puis 2022, même si leur nombre reste plus élevé qu’avant 2019.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministère) publie le 14 mars une étude sur l’adaptation des capacités d’accueil en soins critiques pendant la pandémie de Covid-19, en s’appuyant sur les données issues de l’enquête statistique annuelle des établissements de santé (SAE) et sur le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI).

En 2020, 14,5 % de lits en réa en plus

Objet de beaucoup de fantasmes et fake news, l’offre de soins critiques a été profondément affectée par la crise sanitaire, rapporte l’étude de la Drees. De fait, l’augmentation du nombre de lits en soins critiques s’est fortement accentuée en 2020 (+3,6 %), par rapport à la période 2013-2019 (+1,1 % par an en moyenne). Si bien que fin 2022, les établissements de santé français comptaient 19 740 lits de soins critiques, répartis au sein de trois unités : réanimation, soins intensifs et surveillance continue.

Dans le détail, le nombre de lits en réanimation, qui avait stagné entre 2013 et 2019 (+0,1 % par an en moyenne), a augmenté de 14,5 % en 2020, passant de 5 420 à la fin de l’année 2019, à 6 210 au 31 décembre 2020. Soit 790 lits supplémentaires, dont 420 ouverts dans des unités avec autorisation temporaire pour Covid. En revanche, les années 2021 et 2022 sont marquées par un recul du nombre de lits de réanimation, respectivement -3,8 % et -4,6 %, « répercussion d’une importante baisse du nombre de séjours dans les unités de ce type », précise la Drees. Fin 2022, le nombre de lits en réanimation reste néanmoins supérieur à ce qu’il était en 2019.

61 % des patients Covid en réa début avril 2021

Lors de la première vague épidémique (du 1er mars au 5 juillet 2020), le nombre de patients en réanimation a atteint un pic de 9 200 personnes, soit un niveau près de deux fois plus élevé que le nombre maximal constaté depuis 2013. Au cours de la période 2020-2022, les patients atteints de Covid-19 représentent 11,3 % des personnes prises en charge et 21,1 % des journées d’hospitalisation en réanimation adulte. La proportion de patients malades du Covid-19 a atteint jusqu’à 60,9 % des patients en service de réanimation début avril 2020 et 50 % en avril 2021.

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Avant la crise sanitaire, et malgré la quasi-stagnation du nombre de lits, le taux d’occupation en réanimation avait légèrement baissé entre 2013 et 2019, passant de 89,1 % à 88,4 %. En 2020, la hausse du nombre de lits permet de compenser le surcroît d’activité et le taux d’occupation n’augmente que légèrement sur l’année, pour atteindre 89,2 %. Il augmente en revanche très fortement en 2021, où il atteint 94,9 %, avant de décroître de nouveau. En 2022, le nombre de séjours baisse plus fortement que le nombre de lits et le taux d’occupation atteint ainsi le niveau historiquement bas de 85,6 %.

250 % de lits nécessaires en plus en IDF fin mars 2020

En revanche, de nombreuses disparités régionales sont visibles dans le rapport de la Drees. Fin mars 2020, le nombre de lits nécessaires a ainsi représenté 140 % du nombre de lits disponibles au 31 décembre de l’année précédente au niveau national, allant jusqu’à 250 % pour la région Île-de-France et 226 % pour la région Grand Est.

Les départements et régions d’outre-mer (Drom) ont eux été touchés plus tardivement et plus intensément par rapport à leurs capacités initiales que ceux situés en France métropolitaine, avec des vagues épidémiques plus marquées à partir de 2021.

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La progression régulière du nombre de lits en surveillance continue et en soins intensifs entre 2013 et 2019 s’est, elle, interrompue avec la crise sanitaire, du fait de la requalification d’une partie d’entre eux en lits de réanimation. Les capacités d’accueil dans ces unités continuent depuis à stagner ou baisser légèrement.


Source : lequotidiendumedecin.fr