« Serions-nous de la chair à virus corvéables à merci et dotés d'une telle transparence que seulement des applaudissements et des mots devraient nous contenter ? », interroge, ce lundi, l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) qui avance une exposition au risque de mortalité due au Covid-19 « multipliée par 3 à 5 vis-à-vis de la population générale ». L'intersyndicale dit ressentir « avec amertume et dégoût le mépris de ceux qui refusent de prioriser la vaccination des soignants ».
Un mois après le lancement en France de la campagne vaccinale, la stratégie adoptée par le gouvernement met en colère certains praticiens hospitaliers (PH). Ces dernières semaines, plusieurs syndicats ont exprimé avec force leur agacement face à des critères de priorisation qu'ils jugent injuste pour les soignants hospitaliers.
Facteur de risque
« La bureaucratie définit une stratégie vaccinale déconnectée de la réalité des besoins », dénonçait ainsi, la semaine dernière, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARe). Pour cette organisation, la priorisation basée sur l'âge et les comorbidités ne tient pas compte du « principal facteur de risque » pour les soignants : « l'exposition au risque, celle qui impose le port du masque FFP2 ».
Le SNPHARe tacle une « stratégie gouvernementale dénuée de raisonnement scientifique rationnel » et « très inquiétante sur l'attention portée à ceux qui assurent la santé des Français en période de crise sanitaire ». Il met en avant la protection des soignants comme une urgence alors qu'une troisième vague de contaminations est en train de s'abattre sur les établissements mettant en forte tension les ressources humaines à l'hôpital.
Les deux organisations, APH comme le SNPHARe, exigent que « les décisions concernant les professionnels de santé soient prises en concertation avec les représentations professionnelles de terrain ».
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