Face à l'inflation galopante, les cliniques réclament une dotation exceptionnelle de deux milliards d'euros et une hausse des tarifs de 1 % minimum

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Publié le 07/02/2022
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Crédit photo : S.Toubon

Aux grands maux les grands remèdes ! La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) alerte ce lundi sur le « niveau exceptionnel de l'inflation » et réclame à l'exécutif une « réponse spécifique » – elle aussi exceptionnelle – alors que se profile la campagne tarifaire qui marque, au mois de mars, le niveau de financement des établissements de santé publics et privés. Pour Lamine Gharbi, président de la FHP, le gouvernement doit absolument tenir compte de la nouvelle « réalité économique » et de l'augmentation massive des coûts qui « percute le bon fonctionnement des hôpitaux et des cliniques ». La solution ? Une dotation « inflation » de deux milliards d'euros (pour le secteur sanitaire public et privé) et un coup de pouce tarifaire d'au moins 1 %.

Effet ciseaux

À l'appui de sa requête, la FHP a commandé une étude d'impact auprès du cabinet Roland Berger qui documente une double inflation : d'une part l'envolée des prix de l'énergie (« + 26 % pour l'électricité », « + 35 % pour le gaz en 2022 ») et de celle des matières premières ; et d'autre part une « bulle » spécifique au secteur sanitaire, sous l'effet de la crise Covid (achats médicaux, surcoûts de prévoyance, dépenses à caractère hôtelier, etc.).

La FHP anticipe ainsi une croissance de l'indice des coûts hospitaliers de 3,6 % (hors frais de personnel) après une progression plus limitée de 0,9 % en 2020 et de 1,5 % en 2021. La situation de tension sur les métiers soignants, après deux années de pandémie, entraîne elle aussi une nette progression des frais de personnel. Parallèlement, les déprogrammations et reports massifs de soins ont abouti à un « ralentissement de l'activité hospitalière » et donc du chiffre d'affaires (que le gouvernement a d’ailleurs déjà acté en reconduisant la garantie de financement pour le premier semestre 2022).

Dotation inflation

Résulte de cette situation un effet ciseaux en 2022 entre des recettes en berne et des coûts en forte hausse… « Dans ces conditions, avance la FHP, une application a minima du protocole pluriannuel fixé avant la crise à +0,2 % ne donnerait pas aux établissements de santé les moyens de fonctionner » (la baisse nette des tarifs MCO étant alors de 2,1 %). Le lobby du privé lucratif considère que ce contexte de surcoûts justifie des mesures financières protectrices exceptionnelles « comme dans les autres secteurs régulés ». 

Pour passer ce cap difficile, la FHP a donc fait ses calculs. Alors que les arbitrages sont attendus début mars, son président, Lamine Gharbi appelle de ses vœux une hausse des tarifs « d'au moins 1 % » et, parallèlement, une subvention « inflation » (hors Ondam) d'un montant de deux milliards d'euros « pour que nous soyons en mesure de répondre au besoin de soins des Français ».   


Source : lequotidiendumedecin.fr