Les soignants du CHU de Strasbourg s'alarment de sa « fragilité financière »

Publié le 09/07/2021

Crédit photo : Phanie

Les soignants des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont alerté jeudi sur la « fragilité financière » de l'établissement, selon eux « le plus déficitaire de France » et qui doit rembourser « 400 millions d'euros d'emprunt »« Nos unités de soins ont été particulièrement impactées lors des trois vagues Covid », écrivent-ils dans un communiqué. Depuis le début de cette crise sanitaire, les HUS « ont traité 4 852 patients, dont 1 188 en réanimation », rappellent-ils.

« Ils ont réalisé l'impossible en doublant leurs capacités de réanimation (de 97 à 205 lits), en réaffectant 315 soignants à des tâches Covid et en accueillant près de 600 soignants et médecins extérieurs », peut-on lire.

Pourtant, un an plus tard, et après trois vagues successives, les HUS restent « toujours en tension et en attente de moyens financiers pour garantir leurs investissements d'avenir au service du soin, de l'enseignement et de la recherche », déplorent-ils – deux jours après la tenue mardi 6 juillet du premier comité régional de l'investissement en santé (CRIS) de l'agence régionale de santé (ARS) du Grand Est.

Assainissement financier

Ce comité est chargé de distribuer les quelque 1,27 milliard d'euros alloués à la région dans le cadre du Ségur de la Santé. L'ARS a indiqué mercredi 7 juillet que, sur cette somme, 836 millions allaient servir « à l'assainissement financier » des établissements « les plus endettés de la région ». La répartition des fonds sera communiquée « dans les semaines qui viennent », précise l'ARS.

Les soignants des HUS déplorent que le comité n'ait donné « aucune répartition départementale des investissements, ni de soutien particulier aux HUS ». « Notre hôpital reste toujours en tension et souffre d'un manque de moyens financiers avec un déficit de plus de 70 millions d'euros en 2021 et de 400 millions d'euros d'emprunt à rembourser », s'alarment-ils. « Sans aide à l'investissement pour l'avenir », les efforts réalisés « resteront vains face à l'ampleur du déficit », s'inquiètent-ils, redoutant un « éventuel désengagement de l'État » au détriment « de la triple fonction du CHU : les soins, l'enseignement et la recherche ».

(Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr