Dans la dernière ligne droite du Ségur de la santé, le réseau Unicancer, fédération hospitalière nationale dédiée à la cancérologie, formule une série de propositions pour valoriser le modèle des centres de lutte contre le cancer (CLCC).
La question des salaires et des carrières des soignants et des médecins est jugée cruciale pour valoriser les compétences et proposer des parcours attractifs. « Les CLCC sont confrontés à des problématiques sociales similaires aux hôpitaux publics en matière d’attractivité salariale, explique Sophie Beaupère, déléguée générale d'Unicancer. Le climat social s’est fortement tendu ces dernières années du fait de la pression budgétaire causée par la baisse des tarifs et de la difficulté grandissante à rester compétitif en matière salariale. Certains emplois paramédicaux de nos établissements demeurent en tension en raison d’une rémunération parfois inférieure à celle de la fonction publique hospitalière. »
Flexibilité
Concernant les praticiens, l’enjeu est de mieux valoriser les professionnels « tout au long de leur carrière, de développer des parcours facilitant une activité de recherche de pointe et de proposer une organisation du travail plus flexible » toujours pour fidéliser. Le réseau suggère de développer la formation et le télétravail, de valoriser le temps réservé aux responsabilités managériales ou encore de créer un statut de praticien bénéficiant d’un temps pour les activités de recherche et les publications scientifiques.
Très mobilisés pendant la crise du Covid-19, les centres ont – comme les hôpitaux – subi des surcoûts importants (renforts de personnels, équipements, médicaments, etc.) qui fragilisent la situation financière. Dans le cadre de la loi relative à la dette sociale et à l’autonomie, Unicancer sollicite une reprise partielle de la dette des CLCC pour solvabiliser les établissements et leur donner des marges de manœuvre financières pour investir.
Copilotage territorial
Côté parcours de soins, Unicancer propose de développer les paiements à la qualité, à la pertinence et au parcours des patients. « Nous pensons que forfaitiser un certain nombre de financements fondés sur les parcours en cancérologie représente un vrai enjeu pour améliorer la pertinence », souligne Sophie Beaupère. Des forfaits sur la radiothérapie des cancers du sein et de la prostate sont cités. Unicancer souhaite aussi simplifier le cadre tarifaire hospitalier des téléconsultations et prévoir un financement pérenne de la télésurveillance en cancérologie.
Unicancer et les CLCC appellent de leurs vœux la mise en place de « filières territoriales » pour l’amélioration du dépistage et de la prévention des cancers. Sous l’égide des agences régionales de santé (ARS) et en lien avec les élus locaux, les centres proposent de « copiloter » (aux côtés des GHT – groupements hospitaliers de territoire – et des CPTS – communautés professionnelles territoriales de santé) des projets territoriaux en cancérologie, l'objectif étant d’assurer des parcours sans rupture.
Côté recherche enfin, Unicancer veut resserrer ses liens avec l'Université, sur la base de conventions bipartites. Le réseau aimerait développer de nouveaux métiers en matière de recherche clinique : planificatrices, infirmières de recherche clinique, chefs de projet... Une accélération de la recherche sur les données est aussi jugée prioritaire.
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