Un plan d'économies prévoyant la suppression de 598 postes au Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy a été présenté au Comité interministériel pour la performance et la modernisation de l'offre de soins (Copermo), a appris l'AFP auprès des syndicats.
Le projet prévoit les suppressions de postes, ainsi que la fermeture de 174 lits d'ici à 2023. L'établissement hospitalier, qui emploie 9 000 salariés, affichait fin 2018 un endettement de 400 millions d'euros et un déficit cumulé de 290 millions d'euros.
Pour faire des économies, un schéma directeur immobilier a été élaboré pour regrouper d'ici à 2030 sur le centre de Brabois – construit sur les hauteurs de Nancy dans les années 1970 – les six autres sites de l'hôpital répartis en ville. Cette réorganisation est estimée à plus de 500 millions d'euros, dont 30 à 50 % devraient être pris en charge par l'État.
400 postes perdus entre 2014 et 2017
Une première mouture avait été jugée « ni présentable, ni finançable » par l'agence régionale de santé (ARS) en 2018. L'établissement avait été contraint de revoir son plan pour dégager davantage de marges, en développant notamment la médecine ambulatoire.
« On a déjà mutualisé les services, réorganisé les équipes. Des marges de manœuvre, on n'en a quasiment plus. Où vont-ils aller chercher ces 600 postes ? », s'inquiète Alex Gorge, secrétaire CFDT, qui redoute que l'offre de soins soit impactée par des fermetures de services. « Ceux qui accepteront ce plan devront rendre des comptes à la population », a-t-il prévenu.
Entre 2014 et 2017, l'établissement avait déjà perdu 400 postes et supprimé 284 lits dans le cadre d'une restructuration, qui avait permis de diviser par deux le déficit annuel.
Le financement du plan de réorganisation de l'établissement doit être examiné dans les prochains mois par le Copermo.
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