Véran veut verrouiller la sécurité informatique des 135 GHT français d'ici à 3 mois

Par
Publié le 22/02/2021
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : AFP

Moins d'une semaine après les annonces d'Emmanuel Macron relatives à la cybersécurité des hôpitaux et en réponse aux deux attaques qui ont touché récemment les centres hospitaliers de Dax (Landes) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône), le ministre de la Santé a détaillé la stratégie du gouvernement pour protéger les établissements de soin. 

« Si aujourd'hui la situation est maîtrisée à Villefranche et Dax, il faut malheureusement s'attendre à d'autres attaques. Face à l'urgence, nous renforçons notre action et complétons les travaux engagés depuis deux ans », a déclaré Olivier Véran alors qu'il visitait, ce lundi, les locaux de l'hôpital Nord-Ouest de la capitale du Beaujolais.

Tout d'abord, le ministre promet « d'ici trois mois », le renforcement de l'ensemble des 135 établissements supports des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Ces établissements vont être intégrés dans la liste des « opérateurs de service essentiels ». « Ce classement implique des règles de sécurité informatique plus strictes et la contrainte d’appliquer aux systèmes d’information les meilleures pratiques de cybersécurité », explique le ministère. C'est l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) accompagnée des agences régionales de santé (ARS) auront pour mission de contrôle le bon respect de ces règles.

Formation des acteurs en santé

Olivier Véran a également confirmé le fléchage de 350 millions d'euros − des 2 milliards prévus par le Ségur de la santé pour le numérique − vers le renforcement de la cybersécurité des établissements de santé et médico-sociaux. Comme annoncé par le président de la République, l'ANSSI se voit dotée d'une enveloppe de 136 millions d'euros nouveaux dont 25 « seront spécifiquement consacrés à la sécurisation des établissements de santé pour la réalisation d'audits pour les accompagner dans leur démarche de cybersécurisation ».

En outre, afin de conforter les pratiques « d'hygiène numérique », tous « les cursus de formation des acteurs en santé » se verront dotés d'un module dédié à la cybersécurité. Cette mesure s'inscrit « dans un contexte de renforcement de la convergence et de l’interopérabilité des systèmes d’information comme de la fluidité du parcours ville-hôpital ». Enfin, Olivier Véran confirme la décision du président de la République : dans les hôpitaux, « aucun projet ne pourra désormais faire l’objet d’un soutien de la part de l’État si une part de à 5 à 10 % de son le budget informatique n’est pas dédiée à la cybersécurité ».


Source : lequotidiendumedecin.fr