En grève, les infirmières de bloc demandent une revalorisation de leurs actes exclusifs

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Publié le 24/09/2019

Crédit photo : PHANIE

Les infirmières de bloc opératoire diplômées d'État (IBODE) sont en grève depuis lundi 23 septembre, à l'appel du Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (SNIBO). Le mouvement est également soutenu par l'Union nationale des associations d'IBODE, les enseignants et les étudiants des écoles d'infirmiers de bloc.

Lundi, 38 établissements publics (des centres hospitaliers et des CHU) ont répondu à l'appel à la grève lancé par le syndicat professionnel et FO, a indiqué Laurence Boulou, présidente du SNIBO, au « Quotidien ». Cela n'a pas entraîné de perturbations, les grévistes pouvant être assignés.

Les infirmières spécialisées ont lancé ce mouvement à la suite des 12 propositions d'Agnès Buzyn pour refonder les urgences. La huitième d'entre elles, qui instaure un protocole de coopération rémunéré 80 euros net permettant aux infirmiers des urgences d’effectuer des sutures, a déclenché la colère des infirmières de bloc.

« Reconnaissance » de la pénibilité

Cette mesure est considérée par le syndicat comme « un affront », qui touche au domaine de compétences réglementé des quelque 9 000 IBODE. « C’est une atteinte à la survie de notre profession », indique le SNIBO. « Depuis un décret de janvier 2015, nous avons des actes exclusifs (l'installation chirurgicale du patient, mise en place et fixation des drains, sutures), mais nous n'avons jamais eu aucune reconnaissance financière », déplore Laurence Boulou.

Trois autres actes, l'aide à l'exposition, à l'hémostase et à l'aspiration, seront également réalisés exclusivement par les IBODE, à partir du 1er janvier 2020.

Pour appuyer son mouvement de grève, le syndicat réclame plusieurs mesures, et donc « l’application pleine et entière du décret d’actes », une prime spécifique pour l’obtention de ces actes exclusifs et des grilles indiciaires « décentes » dans les établissements privés et publics.

La reprise active de la réingénierie de la formation IBODE (intégration dans le schéma LMD) est également demandée, ainsi que la reconnaissance « de la pénibilité de la profession et de la dégradation des conditions de travail dans les blocs ».

Actuellement, une IBODE démarre dans le secteur public à 1 949 euros brut par mois (premier échelon de la grille indiciaire hospitalière de la profession). Dans le privé, les salaires, fixés par une convention collective, sont plus variables.


Source : lequotidiendumedecin.fr