Temps de travail à l’AP-HP : une jeune infirmière crie son ras-le-bol à Martin Hirsch

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Publié le 09/06/2015

Crédit photo : DR

Dans une vibrante « lettre ouverte d’une infirmière en lutte », Clémentine Fensch, paramédicale de 31 ans à l’hôpital Saint-Louis à Paris, interpelle Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique - hôpitaux de Paris (AP-HP), en conflit ouvert avec ses personnels salariés sur la réforme du temps de travail.

Mobilisée lors de la dernière journée de grève, Clémentine explique par le menu au patron de l’AP-HP pourquoi son projet lui a fait perdre « son sourire, l’espoir, l’énergie et sa foi dans le service public ».

Tandis que les syndicats de personnels ont rejeté le dernier plan de travail élaboré par la direction de l’AP-HP et qu’une nouvelle grève se profile jeudi 11 juin, Clémentine exprime sa colère à Martin Hirsch : « Comment osez-vous penser une seule seconde à raccourcir notre temps de travail quotidien et à supprimer des jours de congés ? »

« Venez à nos places tenter de réparer les vivants » et « croiser le regard des mourants ! », lance-t-elle.

Des services au mieux en surchauffe, au pire en crise

La jeune femme dresse un sombre portrait des conditions de travail des 75 000 salariés (hors médecins) de l’AP-HP. Les services sont « au mieux en surchauffe, au pire en crise », insiste-t-elle.

La lettre de l’infirmière cristallise la contestation des personnels à l’encontre du plan d’économies en cours dans les hôpitaux : « Réaliser des économies sur notre dos n’est ni éthique ni moral. […] Vous nous proposez le pire, et nous ne pouvons l’accepter. »

L’infirmière invite son patron à venir une semaine examiner la charge de travail et le « lot de violence » que connaît chaque service hospitalier de l’AP-HP. Et de conclure : « Le patient, c’est vous demain. »


Source : lequotidiendumedecin.fr