La prépa promettait un « enseignement national unique », de « standing », dans des locaux situés au cœur des Champs-Élysées. Mais tout n’était qu’écran de fumée… Baptisée « Hippocrate France », cette fausse prépa de médecine aurait piégé entre 200 et 300 étudiants l’été dernier ! Les familles des néobacheliers avaient alors déboursé entre 5 000 et 11 000 euros pour des cours qui n’ont jamais eu lieu, certains parents ayant même contracté des crédits.
Après des premières plaintes déposées en juillet 2021, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire fin octobre, confiée à la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne. À la tête de l’escroquerie, Samy, un étudiant en médecine lyonnais, avait été mis en examen et écroué début novembre.
Deux millions d'euros de fraude
Avis élogieux à l’appui, la prépa – très présente sur le web – promettait des taux de réussite en médecine avoisinant les 90 %, et un enseignement réparti dans 750 locaux partout dans l’Hexagone. « Tout s’est joué sur le site web de la fausse entreprise, où tout est fait pour rassurer, avec par mail la liste des directeurs régionaux envoyée, ainsi que le calendrier des stages et enfin les dates de remises des documents, raconte « Le Parisien » qui révèle l’affaire. Puis plus rien. Les dates sont sans cesse décalées et de fausses adresses de cours sont communiquées aux élèves ».
Aucun cours n’est dispensé mais les milliers d'euros sont bien encaissés par la fausse prépa. « Les jeunes bacheliers ont vu leurs espérances brisées et ont abordé leur première année de médecine dans les pires conditions, témoigne au « Parisien », Me Maxime Delacarte, avocat de nombreuses parties civiles. Ce sont des familles entières qui sont placées dans une détresse financière gravissime, obligées de se réinscrire en urgence dans d’autres prépas ».
Chez Hippocrate, des professeurs étaient bel et bien recrutés, à des salaires parfois démentiels, frôlant les 9 000 euros par mois. Mais une bonne partie d’entre eux ne verra jamais la couleur de l'argent. « Quelques-uns seulement seront payés après avoir menacé Samy », rapporte le quotidien francilien. Le montant de la fraude est estimé à deux millions d’euros.
Détention provisoire
Mi-février, deux complices ont été interpellés et mis en examen. L’un – ancien inspecteur en recouvrement de l’Urssaf – était chargé de recruter trois professeurs par matière ; neuf matières étaient dispensées sur les 38 sites (imaginaires) de la prépa. L’autre complice était notamment chargé, à raison de 3 000 euros par mois, de rédiger des faux avis sur internet et de démarcher les familles.
Samy, 22 ans, est quant à lui sorti de prison en fin de semaine dernière, au terme de quatre mois de détention provisoire. Il est sous contrôle judiciaire. Sur les deux millions d’euros de préjudice supposé, « une grande partie a été retirée », explique « Le Parisien », qui précise que, pour rembourser les victimes, l'escroc « dit aujourd’hui vouloir devenir… médecin ».
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