Carte Vitale biométrique, fin de l'AME, hausse du numerus clausus : les « engagements » santé de Marine Le Pen

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Publié le 06/02/2017
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Crédit photo : AFP

Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à la présidentielle 2017, a dévoilé son programme officiel sous la forme de 144 « engagements pour la France ». Une quinzaine d'entre eux concernent la santé et la protection sociale.

Sans plus de précision, la candidate du FN promet de « garantir » la Sécurité sociale pour tous les Français, ainsi que « le remboursement de tous les risques pris en charge par l'assurance-maladie », tout en créant un cinquième risque consacré à la dépendance. Pour dégager les ressources nécessaires, elle entend simplifier l'administration du système, lutter contre « la gabegie financière » et investir dans les nouveaux outils numériques durables.

Médicaments à l'unité

Autres sources d'économies mises en avant : la lutte contre la fraude à l'assurance-maladie grâce à une carte Vitale biométrique fusionnée avec le titre d'identité, mais aussi la suppression de l'aide médicale d'État (AME) pour les étrangers sans papiers. 

En matière d'indemnités journalières (IJ) maladie, le délai de carence dans le public et le privé serait fixé à deux jours – au lieu de trois dans le privé et aucun dans le public (depuis l'abrogation du jour de carence en 2013). 

Marine Le Pen propose de réduire le prix des médicaments les plus coûteux, d'augmenter la proportion de génériques ou encore de développer la vente à l'unité des produits remboursables « en imposant aux laboratoires l'adaptation de leurs chaînes de production ».

Égal accès à l'hôpital sur tout le territoire

Concernant les études médicales, Marine Le Pen souhaite, comme d'autres candidats, relever le numerus clausus (sans préciser de combien) afin de limiter le recours aux médecins étrangers et assurer le remplacement des départs à la retraite prévus.

Pour lutter contre les déserts médicaux, elle plaide pour l'instauration d'un « stage d'internat dans les zones sous-dotées ». Les médecins retraités seraient incités à exercer dans les zones fragiles grâce à des déductions de charges. Le développement des maisons de santé est également souhaité.

À l'hôpital, l'augmentation des effectifs est préconisée, de même que le maintien « au maximum » des établissements de proximité. La candidate frontiste souhaite ainsi garantir l’égal accès à tous les services publics (administrations, gendarmerie, transport, hôpitaux de proximité et maisons de santé) sur tout le territoire, en particulier en milieu rural.

Soutenir les start-up, refondre le RSI...

Marine Le Pen prétend « favoriser la coopération entre professionnels de santé », « protéger le double système de santé public et libéral » et « le maillage territorial des acteurs indépendants de la santé ». Pas de mention du tiers payant généralisé ou du prix de la consultation médicale.

Enfin, elle veut soutenir les start-up françaises de santé et réorganiser le rôle et les obligations des agences de sécurité sanitaire et alimentaire « afin d'assurer leur indépendance ».

Parmi ses autres engagements, Marine Le Pen entend fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans – avec 40 années de cotisations pour toucher une retraite pleine. Elle veut retirer la loi Travail (qui réforme la médecine du travail) ou encore « proposer aux indépendants de s’affilier au régime général ou de conserver leur régime après refonte totale du RSI ».


Source : lequotidiendumedecin.fr